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(Image rawpixel via Freepik)

« Au moins un cosmétique bio » acheté chaque année par un nombre croisant de Français(es)

Un petit sondage - même informel du type « micro-trottoir » - auprès de plusieurs magasins de produits naturels et biologiques ne pourra que confirmer une réalité : à peine la moitié dans le meilleur des cas, mais souvent 20 à 30 % seulement environ des clients y achètent leurs cosmétiques. 30 % au minimum, mais parfois encore plus (jusqu’à 60-70 % !) les achètent (en général non certifiés) dans d’autres circuits, comme la grande surface, les parfumeries ou les parapharmacies. Certes, des sondages plus officiels, réalisés à grande échelle sur une population représentative, viennent de plus en plus confirmer qu’un nombre croissant de Français(es) ont acheté « au moins un cosmétique biologique durant l’année écoulée ».

« Au moins un produit » ? Faisons le compte à raison, tous les 2 mois, d’un nettoyant, d’un tonique, d’une crème de jour, d’une crème de nuit – le « service minimum » pour bien entretenir la peau de son visage – plus un shampooing, un gel-douche et un lait pour le corps, nous sommes déjà à une quarantaine de produits achetés en un an. Et nous n’avons pas parlé de maquillage ni de soins plus spécifiques, comme les gommages, les sérums, les contours des yeux, les conditionneurs pour les cheveux, les protections solaires, les déodorants... Qu’est-ce que « au moins un produit par an » ? Il ne faut donc pas s’étonner que le marché de la cosmétique bio, bien qu’en croissance encourageante, reste minoritaire face à celui de la cosmétique conventionnelle. D’autant plus que celle-ci n’hésite pas à recourir au « green washing » : « je ressemble à de la cosmétique certifiée, je vous vante mes avantages comme si j’étais de la cosmétique certifiée, mais je ne suis pas de la cosmétique certifiée ».

La cosmétique, inutile ? La cosmétique naturelle, inefficace ?

Cette proportion élevée montre que de toute évidence la confiance dans l’efficacité de la cosmétique naturelle et bio reste limitée, même au sein de la clientèle des magasins bio, malheureusement. Un paradoxe quand par ailleurs on consomme produits alimentaires bio et autres compléments alimentaires proposés par ces magasins.

Mais plus significative encore est la proportion également non négligeable de client(e)s des magasins bio qui n’utilisent aucun produit cosmétique au sens strict, c’est-à-dire aucune crème visage, aucun nettoyant visage (sauf du…. savon sans doute !), aucun sérum anti-âge, etc. : elle va de 10 à 30 % ! Il s’agit souvent de la clientèle la plus convaincue des bienfaits du bio et/ou des compléments alimentaires, et également convaincue que la cosmétique, même naturelle, ne « sert à rien », entre autres parce qu’il faut « laisser respirer la peau » et que « moins on en met, mieux on se porte : regardez ma peau ! ». Une marque (certifiée) pionnière a d’ailleurs fait de l’absence de crème de nuit une de ses spécificités « parce que la peau doit se reposer la nuit »… Alors même que de nombreuses études ont démontré, depuis longtemps, que c’est durant le sommeil que la peau se régénère. D’où l’intérêt, dès lors, des crèmes de nuit nourrissantes et régénérantes, alors que les crèmes de jour sont en priorité protectrices (pollution, lumière…).

Halte aux idées reçues

Certaines personnes, et pas des moindres, participent malheureusement à l’idée reçue que la cosmétique ne sert à rien, à savoir les… dermatologues. Une défiance qui ne s’explique pas, en particulier parce que la cosmétique, naturelle ou non, a fait ces dernières décennies d’immenses progrès en termes d’efficacité cliniquement démontrée. La cosmétique bio, notamment, a fait d’immenses progrès en matière d’efficacité ciblée, grâce à l’arrivée de nouveaux actifs développés dans le respect de la « chimie verte », les investissements faits par les développeurs de ces actifs devenant bien plus rentables aujourd’hui (le marché ayant nettement augmenté malgré tout) qu’ils ne pouvaient l’être il y a 10 ou 15 ans, quand la cosmétique bio était avant tout utilisée par des passionné(e)s militant(e)s.

Non, on ne fait pas forcément dire « ce que l’on veut » aux résultats cliniques. Oui par contre, une affirmation « 100 % des utilisatrices sont satisfaites » ne veut rien dire (et pour cause : si elles continuent à utiliser un produit, c’est parce qu’elles sont satisfaites, non ?). Entre ces deux extrêmes figurent une quantité de produits formulés avec sérieux, et améliorés sans cesse pour que des résultats soient réellement visibles.

D’ailleurs, les tests sont souvent faits par des instituts spécialisés indépendants, extérieurs aux laboratoires concepteurs. Et quel intérêt auraient-ils de rendre systématiquement de bons résultats ? Au contraire : en étant mauvaise langue, ils auraient plutôt intérêt à des donner des résultats moyens voire mauvais, pour encourager le laboratoire concepteur à refaire de nouveaux tests…

A cela s’ajoutent toutes les distinctions apparues ces dernières années. Si certaines suivent des méthodologies parfois sujettes à cautions, d’autres sont ne sont pas critiquables : Victoires de la Beauté, Produit bio de l’année ou Meilleurs produits de l’Observatoire des Cosmétiques…

 

La cosmétique bio, « ça marche ! » Pourquoi acheter autre chose ? (image rawpixel via Freepik).

La cosmétique reste de la chimie ?

Oui, un « vrai » cosmétique (c’est-à-dire crème, lait, masque…. pas une huile ou une eau florale) reste de la chimie. Mais rappelons que la vie elle-même est construite sur la chimie. Et la chimie il y en a une mauvaise comme il y en a une bonne. Et vous seriez également surpris de savoir comment sont fabriqués ou extraits certains ingrédients de compléments alimentaires, que certains pensent comme étant « 100 % naturels ». Ce qui n’ôte en rien à leur qualité ou à leur efficacité.

Et même les produits alimentaires bio font quelquefois appel à des techniques industrielles sophistiquées, dignes de notre 21e siècle, qui n’altèrent en rien leurs qualités.

Enfin, tous les cahiers des charges de cosmétique naturelle, quels qu’ils soient, au cas où la « chimie » de la cosmétique vous ferait toujours peur, ont bien entendu éliminé les ingrédients réellement dangereux. Il ne reste que la « bonne chimie ».

Pourquoi utiliser de la cosmétique ?

La cosmétique ce n’est pas seulement du paraître. Parce que justement nous vivons dans un environnement que nous ne pouvons parfois pas choisir (pollution !), elle permet de protéger notre santé, de limiter certains risques. Et même le paraître n’est pas inutile : il permet de se sentir mieux dans sa peau, de s’intégrer dans la société… et même de s’y « faire » une place. Car nous vivons dans un monde où nous sommes en permanente concurrence : pour nos relations affectives, pour trouver ou garder un travail, etc. Et même si cela heurte parfois nos convictions, nous sommes aussi jugés sur notre aspect, notre présentation. Vous postulez pour un emploi en relation avec le public ? A compétence égale, votre employeur préférera quelqu’un dont le visage et la tenue respirera le bien-être et le dynamisme, c’est… humain.

Avez-vous au moins essayé ?

Se rendre compte par soi-même que la cosmétique est efficace est très simple, et nécessite juste l’observation de quelques règles simples. D’abord ne pas utiliser un produit juste pendant quelques jours : l’efficacité est le résultat d’une utilisation régulière et sans interruption allant de 3 à 4 semaines. Ensuite, ne pas se contenter d’un seul produit (exemple crème de jour), si de toute évidence votre âge ou type de peau nécessite un soin plus complet (par exemple nettoyage pour une peau grasse, crème de nuit pour une peau mature et/ou très sèche…). Un vrai soin, c’est : nettoyer, tonifier, protéger (jour) et nourrir (nuit). Enfin, il ne faut pas utiliser un produit… inadapté car c’est la meilleure façon d’être déçu(e). Ce n’est pas parce que le produit convient à votre sœur (ou pire à votre mère) qu’il vous conviendra ! Et, malheureusement oui, tous les produits ne sont pas efficaces : avec « l’explosion » du marché de la cosmétique bio, on a vu arriver d’innombrables marques qui vous certifient – au sens strict – que leurs produits sont « bio », mais en oubliant que lorsque quelqu’un achète une crème de cosmétique bio, c’est avant tout parce que cette personne a besoin d’une crème, dans un but précis. Pas d’abord d’un produit bio quel qu’il soit ! L’efficacité est la première chose qu’on attend d’un cosmétique et, malheureusement, certains fabricants semblent encore l’oublier, se contentent d’offrir le « service minimum ».

Du premier coup d’œil, on voit souvent si quelqu’un s’occupe de la beauté de sa peau ou de celle de ces cheveux. On a un peu oublié, mais il n’y a pas si longtemps a sévi la méthode du « no poo » (« pas de shampooing ») : la méthode consistait à juste se laver les cheveux à l’eau ou – en jouant sur les mots – à se « laver » les cheveux avec un après-shampooing, c’est-à-dire un conditionneur/lissant. Aberrant quand on sait qu’une bonne partie des saletés qui viennent encombrer nos cheveux sont grasses : sébum, pollution atmosphérique par des hydrocarbures volatils, microparticules également grasses. Avez-vous déjà essayé de laver simplement à l’eau vos mains pleines d’huile ? Cela ne marche pas. Et ce sera la même chose avec les cheveux.

 

Lutter contre les effets du temps qui passe nécessite vraiment d’utiliser des soins cosmétiques de bon niveau (image kues1 via Freepik).

Faire confiance

Pour revenir à la peau, certes on peut faire ses produits soi-même : la tendance au « fait maison » reste forte. Mais comme dit plus haut, la cosmétique bio conçoit de plus en plus d’actifs puissants, à doser finement, à mélanger dans des conditions « de laboratoire » et autres subtilités. Si dans la plupart des cas un cosmétique préparé à la maison ne fera jamais du mal, sur le long terme, jamais il ne pourra concurrencer l’efficacité d’un produit fabriqué dans des conditions industrielles strictes, selon des protocoles extrêmement contrôlés, sans erreur de dosage possible.

« Sur le long terme », cela signifie aussi que, malheureusement, plus on avance en âge, plus on a en général besoin de cosmétiques performants. Et il est peu probable qu’un produit fabriqué avec du matériel de ménage puisse être aussi efficaces qu’un produit élaboré dans des conditions incomparables sur le plan scientifique et technologique… Un produit certifié bio bien sûr (Cosmébio / Cosmos, BDIH, NaTrue, Nature & Progrès, Demeter, etc.). Régulièrement surgissent de nouvelles informations sur des doutes sérieux, en matière de sûreté et d’innocuité, qu’on peut avoir sur des composants largement utilisés par les fabricants conventionnels, que la cosmétique certifiée s’interdit depuis longtemps. C’est donc elle qu’il faut privilégier, sans la moindre hésitation.

Choisir de s’alimenter uniquement avec des produits bio est la plus belle chose que l’on puisse faire pour notre corps. Mais à quoi servent ces efforts si en parallèle on abreuve notre corps de substances douteuses voire nocives au travers des cosmétiques ? Sans parler, mais c’est un autre sujet, des produits ménagers (détergents, lessives, insecticides…). Vous avez décidé de passer au bio ? Bravo. Mais alors soyez cohérents. Et faisons tous passer ensemble la proportion des consommateurs quotidiens d’aliments bio qui consomment aussi des cosmétiques certifiés bio à 100 % !

 

« Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle… » (image rawpixel via Freepik).


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