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Une crise qui a modifié les comportements

Le 19 mars dernier, l’Agence Bio a publié la 18e édition de son Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France, basé sur une étude réalisée sur 2 100 Français de 18 ans et plus par le cabinet Spirit Insight.

Premier enseignement : la crise née au printemps 2020 a amplifié les changements de comportement alimentaire déjà évidents depuis quelques années. 54 % des Français – surtout les femmes (61 %), les 18-24 ans (64 %) et les catégories professionnelles aisées (59 %) – ont modifié leurs habitudes alimentaires durant les trois dernières années, 6 sur 10 parmi eux l’ayant également modifié pendant la crise, soit un tiers des Français rapporté à l’échelle nationale.

59 % des ménages interrogés privilégient aujourd’hui les produits locaux et les circuits courts, contre seulement 43 % en 2019 : le message de soutenir la filière agricole est visiblement bien passé ! 57 % des ménages ont aussi acheté plus de produits frais et autant plus de produits de saison. De plus, conséquence sans nul doute du confinement à domicile et de la fermeture des restaurants, 55  % ont dit cuisiner eux-mêmes davantage (46 % en 2019), en particulier les moins de 35 ans.

56 % font attention à éviter les pertes et le gaspillage et 42 % ont réduit l'utilisation de plastique et d'emballages.
 

Les 3/4 des Français consomment régulièrement bio

En 2020, 73 % des Français ont consommé bio au moins une fois par mois (71 % en 2019) dont 34 % au moins une fois par semaine (2019 : 33 %) et 13 % tous les jours (2019 : 14 %). Ceux qui ont consommé occasionnellement (moins d’une fois par mois) sont aujourd’hui 17 % (2019 : 18 %), les non-consommateurs réfractaires au bio étant 10 % contre 11 % en 2019.

86 % des Français pensent que l'agriculture bio contribue à préserver l'environnement, la qualité des sol et les ressources en eau ; 82 % qu’elle favorise la biodiversité et autant que les produits bio sont plus naturels, car cultivés sans produits chimiques de synthèse , 81 % qu’ils sont meilleurs pour la santé et 72 % que dans les produits bio, les qualités nutritionnelles des aliments sont mieux préservées ; 75 % que les produits bio français sont mieux contrôlés que ceux qui sont importés ; 71 % que les produits bio sont source d’emploi.

61 % de ceux qui consomment bio au moins une fois par mois le font pour préserver leur santé, 48 % pour préserver l’environnement (64 % des 18-24 ans), 38 % pour des raisons éthiques et/ou sociales, 39 % le faisant par ailleurs en raison de la plus grande disponibilité des produits bio dans leurs lieux d’achat habituels.

Le premier critère d’achat « très important » est le goût (61 % des personnes), le deuxième la restriction des additifs (51 %), puis l’origine française des produits bruts (49 %), la fabrication française du produit (47 %), l’origine locale/régionale ainsi que le prix (45 %) et la garantie du bien-être animal (33 %).

Malgré la crise, 80 % envisagent de maintenir leur consommation future de produits bio, 11 % de l’augmenter et seulement 9 % de la restreindre (contre 11 % en 2019) !
 

GMS, un début de désamour


La ruée dans les grandes surfaces, lors du premier confinement du printemps 2020, avait laissé présager que celles-ci seraient les grandes bénéficiaires de la crise. Mais pas en matière de consommateurs bio : si 77 % des ménages achetant bio au moins une fois par mois avaient fait leurs achats en GMS en 2019, ils n’ont été plus que 74 % à le faire en 2020 (en 2018 ils avaient été 81 % !). 26% des achats ont été faits à la ferme et chez des producteurs locaux (2019 : 20 %), 25 % chez des artisans du type boulanger/boucher (2019 : 23 %) et 22 % dans des commerces de proximité (2019 : 19 %). Les magasins bio sont restés stables en matière de fréquentation (24 % des acheteurs y vont).

La désaffection des grandes surfaces est probablement due aux mesures de distanciation physique et aux jauges de fréquentation des magasins. Si 40 % des personnes qui avaient  modifié leurs lieux d’achat de produits bio sont revenus ensuite aux mêmes lieux qu'avant le confinement du printemps, 9 % ne sont ensuite pas retournés en GMS. Mais près de 2/3 des 39 % qui avaient fréquenté un drive ont continué à le faire.

Affaire à suivre !

 


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