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Quand l’été revient, le soleil nous réchauffe, nous revigore, nous nourrit de ses rayons. Mais cet ami ne nous veut pas que du bien. Ses UVA et UVB sont non seulement synonymes de coups de soleil, mais aussi de risques de maladies cutanées. Les cosmétiques solaires ont donc un rôle important à jouer !

 

Les rayons solaires

La lumière du soleil se partage entre ondes visibles et ondes invisibles. Des ondes que l’on peut comparer, en plus petit, à celles que fait un caillou qui tombe dans l’eau : en fonction de leur espacement (mesuré en nanomètres ou nm, sachant que 1 nm = 0,000001 mm), l’effet généré varie, coloré ou non. Le « spectre visible » de la lumière se situe entre les longueurs d’onde de 380 à 780 nm. En-dessous, il y a aussi les ultra-violets (UV), les rayons X et gamma, et au-delà, il y a les infra-rouges (IR), les micro-ondes, les ondes télévision, radio et radars. Les UV eux-mêmes se décomposent en UVC (200 à 290 nm), UVB (290 à 320 nm) et UVA (320 à 380 nm).


Un bel exemple de coup de soleil sur la nuque (Photo Wikimedia Commons).
  Les UVA sont le rayonnement le plus faible d’un point de vue énergétique, mais ils provoquent néanmoins le vieillissement et l’apparition des rides. Leur action bien connue et très visible sur le vieillissement… des peintures et de certains plastiques doit d’ailleurs donner à réfléchir, quand on sait que notre peau est aussi soumise à cette action. Les UVB, plus puissants que les UVA, sont les plus nocifs pour les êtres vivants. Outre les coups de soleil (brûlûres), ils sont responsables de cancers de la peau, d’une partie des cataractes (maladie des yeux) et de bien d’autres choses encore. Les UVC sont encore plus actifs, mais sont heureusement arrêtés par l’atmosphère…

Ce qui n’empêche pas certains vendeurs un peu « légers » sur le plan du sérieux de vanter que leurs produits solaires protègent aussi contre les UVC ! A fuir.


Si le soleil a bien entendu aussi des bienfaits avérés (synthèse de la vitamine A et D avec effet sur la croissance osseuse, éclat et bonne mine de la peau, bonne humeur…), ses méfaits sont cependant de plus en plus connus : insolation, coups de soleil (érythèmes), vieillissement accéléré et cancers de la peau (atteinte du patrimoine génétique), stimulation des allergies, etc.

 

De l’importance des phototypes…

La capacité à obtenir ou pas une peau hâlée sous le soleil est avant tout liée au « phototype », c’est-à-dire la façon dont cette peau réagit à l’action bronzante du soleil. Celui-ci va du type 1 (cheveux roux, carnation laiteuse, coups de soleil systématiques…) avec quasiment aucune chance de bronzer, au type 5 (cheveux foncés, peau mate, coups de soleil exceptionnel), qui peut se permettre de sublimes bronzages. Un hâle clair peut s’atteindre à partir du phototype 3 (cheveux châtains, peau encore claire et coups de soleil fréquents).

 

La recherche à tout prix d’un bronzage en contradiction avec votre phototype est un risque majeur pour votre santé. Oubliez l’idée qu’il faut un produit solaire d’indice faible pour mieux bronzer parce qu’on a la peau très claire. C’est tout le contraire : il faut se protéger au maximum, avec un indice fort (« Très haute protection »). Jamais une personne aux cheveux et à la peau claire ne bronzera : tout ce qu’elle fera c’est détruire sa peau et prendre des risques énormes pour sa santé.  
Quand on a une peau très claire, le bronzage est à oublier : l’objectif doit être une protection maximale (Pixabay sydneyra).

 

Faire le bon choix de l’indice de protection

L’expérience montre que, malheureusement, beaucoup de personnes - y compris des professionnels en magasin - ignorent encore ce que signifient les IP (indices de protection) affichés sur les produits de protection solaire (également appelés FPS pour « Facteur de Protection Solaire » ou encore SPF pour « Sun Protection Factor »).

Cela est pourtant loin d’être compliqué, sachant de plus que la chose est totalement normalisée sur le plan légal. Pour connaître la durée de protection qu’offre un produit, il faut multiplier par l’indice annoncé le temps à partir duquel on risque un coup de soleil, qui varie de 5 à 10 minutes pour une personne à la peau très claire (phototype 1) à 40 minutes ou plus pour une personne à la peau mate (phototype 4).

Par exemple, pour une personne à la carnation moyenne qui n’attrape un coup de soleil qu’après environ 25 minutes, un produit avec un IP 30 protègera 30 x 25 min. = 750 min. soit plus de 12 heures. Pour une personne à la peau mate et un temps d’autoprotection de 40 minutes, le même produit protègera 30 x 40 min. = 20 heures ! Par sécurité cependant, il ne faut ne pas s’exposer pendant plus des 2/3 du capital-temps ainsi acquis, entre autres parce que le sable, la surface de l’eau ou la neige peuvent intensifier le rayonnement.

Le même calcul montre qu’une personne avec un temps d’autoprotection moyen de 25 minutes n’a pas besoin, dans des conditions habituelles, d’un produit IP 50 : même avec le facteur de sécurité des deux tiers mentionné à l’instant, cela donne une protection réelle d’environ 14 heures… Car il n’est de toute façon pas raisonnable de « lézarder » autant de temps au soleil.


Dès qu’on s’est baigné, il faut remettre de la crème. Mais cela ne prolonge pas d’autant la protection acquise (Photo Pixabay dimitrisvetsikas).

  Comme il est rare que l’on reste pendant 14 à 20 heures d’affilée au soleil (d’autant plus que le soleil brille rarement pendant 20 heures par jour !), cela signifie qu’il est en général inutile d’acheter un produit avec un IP plus élevé que ce que l’on a réellement besoin (normalement, plus l’IP est élevé, plus le produit est cher).

 

Bien appliquer le produit

En plus de provoquer coups de soleil et brûlure, les UV ont aussi, rappelons-le, une action profonde sur les cellules, induisant un risque de cancer. La peau est capable de combattre cela, mais il faut qu’elle puisse régénérer ses moyens de lutte. C’est entre autres la raison pour laquelle remettre un produit solaire ne prolonge pas d’autant la durée de protection acquise une première fois : il faut considérer la journée entière.

Il faut quand même remettre une protection solaire chaque fois qu’on se sera baigné, l’eau de mer ou l’eau traitée des piscines « lavant » les écrans solaires. Idem si on pratique une activité de plein air provoquant une forte sudation. Mais, encore une fois, le calcul doit se faire sur la journée entière. Ce qui signifie qu’une personne de phototype 1 (peau blanche, cheveux très blonds voire roux) qui n’a qu’un temps d’autoprotection naturelle que de 10 minutes au maximum et ne sera protégée qu’environ 5 heures avec un produit d’IP 50 devra mettre au moins 2 fois du produit sur une journée de 8 heures, voire plus en cas de baignade ou de forte sudation.

Pour les personnes qui n’ont pas besoin d’un IP maximal au quotidien, il faut néanmoins utiliser un produit solaire à fort indice de protection les premiers jours de l’exposition au soleil, pour que la peau s’habitue progressivement aux UV.

Quoi qu’il en soit, il est impératif d’utiliser une dose suffisante, appliquée de façon homogène. La dose suffisante ? Elle est normalement de 2 mg par cm² de peau, soit 30 à 40 ml pour une application (un tiers de tube de 100 ml !). Plus on est sensible au soleil, plus il est essentiel de respecter cette quantité.

Très important : pour un solaire digne de ce nom, la réglementation cosmétique impose un indice de protection minimal (en l’occurrence IP 6), vérifié en laboratoire. Un produit (certaines huiles végétales entre autres) qui, sans afficher un IP officiel, promet de « protéger naturellement contre le soleil », en alléguant un IP « approximatif » ou « équivalent » ne doit donc pas être considéré comme efficace.

 

Les avantages des protections solaires certifiées

Nous ne nous étendrons pas ici sur les risques des filtres solaires dit « organiques », d’origine chimique, qui agissent en absorbant les UV. Non seulement ils ont un effet désastreux sur la flore et la flore marine, mais en plus nombre d’entre eux présentent des risques d’allergie, de perturbation endocrinienne ou pire de cancer. Il ne reste donc que les filtres minéraux (ex. dioxyde de titane), qui agissent en dispersant (renvoyant) les UV. Des craintes existent quand ils sont employés avec une taille nanoparticulaire (moins de 100 nm), mais les études sont encore contradictoires pour ce qui concerne une application sur une peau non lésée. Mais si on ne veut pas de nanoparticules, alors il faut accepter un léger effet blanchissant sur la peau, car plus les particules minérales sont grosses, plus elles sont, logiquement, visibles. Les marques certifiées bio et naturelles (Cosmos/Cosmébio, NaTrue…) sont particulièrement attentives à ce problème, bien sûr.

Un autre avantage, pas assez rappelé, des produits de protection solaire certifiés naturels et bio, concerne leur effet immédiat sur la peau desséchée et abîmée par le soleil. Comme ils sont exclusivement formulées avec des huiles et beurres végétaux, ils sont réellement nourrissants et régénérants pour la peau, contrairement aux produits à base de silicones ni huiles minérales, qui ne sont pas « biocompatibles ».

 

Quelle forme de présentation choisir?

Chaque forme de présentation correspond à un usage précis. Les crèmes, plus épaisses, sont idéales pour la protection du visage seul. Plus légers et plus faciles à étaler, les laits sont à recommander pour une application sur le corps ou pour les enfants. Les sprays à la texture encore plus légère sont aussi parfaits pour une application sur le corps, surtout aux endroits peu faciles d’accès. Mais pour des raisons techniques (ils doivent pouvoir être « dispersibles ») ils sont moins hydratants et parfois moins protecteurs. Les cas échéant, un lait voire un spray peut bien sûr aussi convenir au visage. Les sticks à la texture plus solide, avec un film protecteur plus dense, sont parfaits pour les lèvres, les cicatrices ou encore les extrémités, comme le nez ou les oreilles. Quant aux gels ou fluides non gras (sans ingrédient lipidique), ils sont à recommander aux personnes souffrant d’allergie au soleil (acné de Majorque), chez qui la présence de corps gras sur la peau au soleil provoque des réactions.

Rappelons qu’il ne faut jamais exposer au soleil les enfants en bas âge (avant 3 ou 4 ans), en n’oubliant pas non plus que les UV traversent aussi les tissus fins (T-shirt, parasol) et que même quand il y a des nuages, une quantité non négligeable d’UV peut parvenir jusqu’à nous. Il faut aussi boire beaucoup d’eau pour compenser la perte d’hydratation et éviter autant que possible l’exposition au soleil entre 11 et 15 heures, période pendant laquelle le rayonnement est le plus puissant.  
Lait, crème, stick ou spray : chaque forme de présentation a son utilité précise (Photo Pixabay chezbeate).

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