Les 4 premiers mois de sa vie, le bébé est nourri exclusivement de lait : celui de sa mère (le plus adapté à ses besoins et à sa physiologie) ou un lait dit maternisé.
Puis, peu à peu, afin de répondre à ses besoins qui évoluent et de permettre une croissance harmonieuse, mais aussi d’éveiller et de développer son goût, il convient d’introduire progressivement des légumes, des fruits, des œufs, de la viande, du poisson… Cette diversification alimentaire doit respecter des règles strictes afin d’être adaptée à ses capacités digestives et rénales et de prévenir toute allergie alimentaire, mais aussi de ne pas générer de prise de poids.
Dans ce dossier thématique en 2 volets, nous allons aborder :
1. Les règles de base de la diversification
2. Sa mise en pratique
1ère partie : les règles de base
L’éveil du goût
On distingue 3 périodes dans le mode alimentaire de l’enfant :
- Une alimentation uniquement lactée de 0 à 4, voire 6 mois.
- Une diversification progressive de 4 ou 5 mois à 1 an.
- Une alimentation qui, par sa diversité, se rapproche de plus en plus de celle des adultes, de 1 à 3 ans.
Le lait est donc le premier et le seul aliment que reçoit l’enfant.
D’une part parce qu’il répond parfaitement à ses besoins, mais aussi parce que le nombre d’allergies alimentaires ne cesse d’augmenter. En effet, son système immunitaire étant encore immature, l’enfant est particulièrement exposé aux allergies.
La diversification alimentaire ne doit donc pas se faire trop précocement, les aliments à surveiller le plus étant les céréales contenant du gluten et les œufs (surtout le blanc).
Cependant, il ne faut pas trop attendre non plus pour faire découvrir de nouveaux goûts à l’enfant, sous peine d’entraîner des troubles du comportement alimentaire.
Les aliments les plus importants pour l’enfant sont ceux qui vont permettre l’élaboration de nouveaux tissus et la croissance. Et, parallèlement à cet aspect qualitatif, la quantité donnée doit fournir de l’énergie et les nutriments essentiels pour le bon développement et l’activité de l’enfant.
Une règle d’or : un seul nouvel aliment doit être introduit à la fois.
Mais de façon aussi plus globale, une seule nouveauté (aliment, cuillère, fourchette, verre …) doit être présentée à l’enfant. Ceci afin de le laisser se familiariser et assimiler de nouveaux goûts et réflexes.
Voici les grands principes de base de la diversification alimentaire, avec l’ordre d’introduction des aliments à donner à l’enfant, selon son âge :
• A partir de 4 ou 5 mois : des farines infantiles, des fruits sous forme de compotes et de jus, des légumes en purée.
• A partir de 6 mois : viande, poisson, quelques produits laitiers (yaourts, fromage blanc, petit suisse).
• A partir de 8 mois : quelques recettes simples avec peu d’ingrédients.
• Dès 1 an : des recettes plus élaborées, des œufs.
Ces aliments viennent en complément du lait : le bébé conserve encore pour quelques mois, et s’il en fait la demande, des tétées ou des biberons.
Du bon gras
Les bébés ont un grand besoin en lipides, surtout en acides gras polyinsaturés comme l’acide linoléique et alpha-linolénique, notamment pour le bon développement de leurs systèmes nerveux et sensoriel et de leur cerveau. Ces acides gras essentiels entrent dans la structure des membranes cellulaires.
Les huiles végétales de première pression à froid et certifiées bio sont donc à ajouter aux aliments chaque jour. On complètera cet apport par une noisette de beurre bio, toujours cru pour préserver les vitamines.
Les briques de l’organisme
Le besoin en protéines, considérées comme les éléments de structure, est essentiel chez l’enfant pour répondre aux besoins liés à la croissance. Cependant, la quantité de protéines donnée doit être surveillée : en effet, si elle est trop importante pour le bébé, elle pourrait être à l’origine de surpoids dans les années suivantes.
Régime sans sel
Les aliments servis à l’enfant ne doivent pas être salés, ou sinon très peu car ses reins ne savent pas bien le prendre en charge. Il est aussi important de ne pas lui donner le goût du sel trop tôt sous peine de développer l’attirance pour les aliments très salés comme les gâteaux apéritif, la charcuterie, les plats industriels…, et de causer des problèmes d’hypertension artérielle à l’âge adulte.
Mise en pot
Parce que les parents n’ont pas toujours le temps (ou l’envie) de préparer des purées, soupes ou compotes pour leur enfant, les petits pots bio sont une aide précieuse. Prêts à l’emploi, ils sont aussi parfaitement équilibrés et adaptés aux besoins des enfants. Ces produits font l’objet de contrôles très stricts étant donné qu’ils sont destinés aux tout petits : ils sont soumis à la réglementation des « préparations alimentaires pour jeunes enfants » et leur composition est conforme aux recommandations faites par les pédiatres.
Ils sont d’une très grande qualité sur le plan bactériologique, ne contiennent pas de pesticides, d’additifs, sont sans sel, ont une teneur en nitrates extrêmement faible, et proposent une consistance idéale pour l’enfant selon son âge et son développement. Mettant bien en évidence l’âge des enfants auxquels ils s’adressent, il est en plus très facile pour les parents de savoir lesquels choisir.
Sucrés ou salés, ils permettent de composer des menus complets qui plaisent à coup sûr aux enfants.
Le cas de l’alimentation végétarienne
Qu’en est-il en cas de mode alimentaire végétarien ou végétalien ?
Pour les parents ne souhaitant pas donner de produits d’origine animale à leur enfant, se pose en effet la question des produits à choisir pour répondre à ses besoins tout en évitant des carences. Il convient aussi de prendre en considération le risque potentiel d’allergies au soja, aux oléagineux…
Il existe un grand choix de boissons végétales à base d’avoine, soja, épeautre, riz, amande…, mais elles ne fournissent pas assez de calcium, vitamine B12 et acides gras essentiels.
Cependant, on trouve désormais des laits maternisés ou infantiles végétaux composés par exemple de protéines de riz hydrolysées (complétées par des acides aminés) ou de soja, adaptés aux bébés végétariens, végétaliens ou allergiques aux protéines de lait de vache. Enrichis en huiles végétales (amande, colza, coco….), calcium, vitamines (D et B12) et minéraux, ils sont complets.
Par ailleurs, le « lait » d’amande enrichi de purée d’amande ou de noisette, peut venir remplacer le lait maternisé à base de lait de vache. De petits flocons d’avoine pourront y être ajoutés.
On associe souvent ce « lait » d’amande à celui du blé dont il facilite la digestion grâce au maltosage (processus facilitant la digestion grâce à l’action d’une enzyme). Cette boisson à base de blé manque toutefois de lipides : il faut donc y ajouter de la purée d’amandes pour compléter cet apport et pour faciliter sa digestion.
Au-delà de 9 mois, ces laits végétaux pourront être proposés dans des recettes sucrées ou salées (entremets, gâteau de riz ou de semoule, gratins, béchamel…).
En remplacement de la viande, du poisson ou des œufs, on donnera une association de légumineuses (lentilles, pois chiche, pois cassés, haricots secs…) et de céréales dont les acides aminés se complètent pour apporter des protéines de bonne qualité.
A condition d’avoir exclu toute éventuelle allergie aux fruits à coque, l’amande est une excellente source de protéines, calcium, acides gras : elle pourra être proposée sous forme de boisson à la place du lait de vache et de purée (sur le pain, avec les légumes, dans les potages).
Toutes les noix (cajou, du Brésil, de pécan), les pistaches, les pignons… (mixés, en lait ou en purée), les graines (citrouille, sésame, tournesol…), le miso… sont d’autres aliments protidiques à proposer à l’enfant.
Le beurre sera remplacé par de la purée d’amande blanche, par de l’avocat.
Le jeune enfant gère ses apports selon son appétit. Il n’est donc pas question de s’inquiéter s’il ne finit pas sa portion et il ne faut surtout pas le forcer à manger.
Il convient par contre de bien l’hydrater car son besoin en eau est proportionnellement plus important que chez l’adulte (son corps en contient 70 à 75 %) et ses fonctions rénales étant encore immatures, son organisme gère mal l’eau et il est plus exposé à la déshydratation. On comptera 125 ml d’eau / kg de poids et par jour entre 4 et 8 mois, puis 110 ml / kg / jour de 8 à 12 mois. Cet apport pourra être augmenté en été, en cas de fortes chaleurs, ou si le chauffage de l’habitat génère un air chaud et sec.
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