Une filière mobilisée, des signaux de reprise et un cap commun : l’avenir durable de la cosmétique bio.
Les 18 et 19 juin derniers, Cosmébio a réuni ses adhérents, partenaires et acteurs clés du secteur à l’occasion de son Assemblée Générale annuelle. Plus qu’un simple rendez-vous statutaire, cet événement s’est imposé comme un véritable moment de mobilisation collective, dans un esprit de cohésion, de vision partagée et d'engagement pour co-construire un avenir durable pour la cosmétique bio.
Une évolution du référentiel COSMOS pour plus de transparence et de cohérence
À l’occasion de l’Assemblée Générale, Cosmébio a annoncé une évolution importante du référentiel COSMOS : à partir du 1er septembre 2025, les marques labellisées pourront désormais calculer le taux d’ingrédients biologiques de leurs formules certifiées en excluant l’eau et les minéraux, non certifiables par nature.
Cette modification, en cohérence avec les pratiques de l’agriculture biologique pour l’alimentaire, permet de mieux refléter la réalité des formules et de renforcer la lisibilité de l’engagement des marques face à la prolifération des allégations « naturelles » non encadrées. Cette avancée, fruit d’un travail collectif entre le Conseil d’Administration, les adhérents et le Board COSMOS, témoigne de la volonté de Cosmébio de faire progresser la filière bio sans jamais transiger sur l’éthique et la transparence.
Un secteur mobilisé, des signaux positifs pour l’avenir
Après des mois de turbulences, le marché repasse au vert pour le secteur bio. Lors de l’Assemblée Générale de Cosmébio, les présidents des deux enseignes majeures de la distribution spécialisée (Biocoop et La Vie Claire) étaient présents et ont partagé des chiffres porteurs d’espoir :
- Henri Godron, président de Biocoop, annonce une croissance de +8,5 %.
- Christelle Le Hir, présidente du directoire de La Vie Claire, annonce de son côté une croissance de +8 %.
Leur engagement est clair : réinvestir dans le rayon hygiène-beauté et faire de la cosmétique bio un pilier fort de leur stratégie.
« Il est temps de dépasser les constats et d’entrer dans une dynamique d’action partagée. La cosmétique bio mérite mieux qu’un recul passager : elle mérite une stratégie collective de reconquête. » — Christelle Le Hir, La Vie Claire
Quelle cosmétique bio pour demain ? Trois scénarios à l’horizon 2035
Cosmébio a proposé à ses adhérents et ses partenaires de participer à une table ronde animée par le prospectiviste Pierre Gilbert sur la thématique suivante : « Évolutions des attentes consommateurs, changement climatique, tensions géopolitiques… À quoi ressemblera la cosmétique bio de demain ? » Voici les trois grands scénarios qui ont été explorés pour imaginer l’avenir du secteur :
- La fuite en avant technologique sur fond de libéralisme relatif.
Ce scénario tendanciel projette un avenir dominé par l’innovation biotechnologique et l’intelligence artificielle, où la personnalisation extrême, les molécules issues du biomimétisme et la chimie douce s’imposent, mais au prix d’un recul des relations humaines, d’une individualisation croissante et d’une confusion généralisée pour le consommateur, entre labels privés, OGM, et greenwashing technologique.
- Le tournant réactionnaire sur fond de repli nationaliste.
Dans un contexte de repli nationaliste, la cosmétique devient un outil politique soumis à des contraintes douanières et idéologiques, mettant Cosmébio face à des choix cruciaux de positionnement et de résistance, alors que les attaques contre le label bio se multiplient et que l’Europe se fragmente.
- Le saut de conscience sur fond de transition écologique profonde et d’individuation des individus.
Porté par une transition écologique assumée et un désir d’autonomie croissant, ce scénario ouvre la voie à une cosmétique collaborative, bio-inspirée et locale, où co-développement, formation, DIY et redécouverte des savoirs ancestraux deviennent la norme, dans un cadre plus solidaire et structuré par un label bio unifié.
Les distributeurs y voient un avenir hybride, mêlant vigilance face aux dérives - greenwashing, tensions géopolitiques - et retour au plaisir, à la simplicité et à la proximité.
« Aller vers des choses plus simples et naturelles, remettre le plaisir au cœur de nos préoccupations, de bonnes vibes au cœur de notre consommation » — Christelle Le Hir, La Vie Claire
« Ça sera un mix des 3 scénarios, nous sommes face à des enjeux majeurs : la montée du nationalisme et les changements climatiques qui font peur, il faut être souple sur les pattes arrière » — Henri Godron, Biocoop
Un rebond perceptible
Les chiffres sont là :
- Le marché bio alimentaire amorce une reprise +0,8 % en 2024 VS 2023, un signal positif pour les produits non-alimentaires1.
- En magasins spécialisés, les ventes ont progressé de +5% entre janvier et avril 2025, confirmant une dynamique positive en ce début d’année2.
- La cosmétique bio en pharmacie reste résiliente : elle doit désormais capitaliser sur sa légitimité pour se démarquer du greenwashing ambiant.
Alors que la cosmétique bio montre des signes encourageants de reprise, l’enjeu est désormais de consolider cette dynamique.
Dans un contexte où les pratiques de greenwashing se multiplient, brouillant la compréhension des labels et des engagements réels, la filière doit parler d’une seule voix. Cosmébio, aux côtés des acteurs de la filière, des réseaux spécialisés et de ses adhérents, appelle à une mobilisation collective pour renforcer la lisibilité de l’offre et engager un travail pédagogique de fond : pour que demain, la cosmétique bio devienne non plus une alternative, mais une évidence pour tous les consommateurs.