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UN ÉCUEIL À SURMONTER

Chaque année, l’Agence Bio publie son « Baromètre de consommation et perception des produits biologiques en France », sur la base d’une enquête réalisée par l’institut CSA.

Si l’édition 2022 révèle que cette consommation bio continue à croître régulièrement, elle met aussi en lumière un point essentiel : la question du prix.

53% des Français (consommateurs bio ou non confondus) pensent que ce n’est pas normal qu’un produit bio coûte plus cher qu’un non bio.

Seuls 38 % trouvent que c’est normal (9 % ne savent pas).

Parmi les consommateurs de bio, les opinions sont partagées : 46 % trouvent que c’est normal et 47 % que cela ne l’est pas (7 % ne savent pas).

Une perception de cherté qui se retrouve dans le fait que parmi les freins à la consommation bio, 70 % des non consommateurs disent que les produits bio sont trop chers, 24 % citant même le prix comme premier frein (avant des doutes sur le fait que les produits soient vraiment bio, l’absence d’intérêt qu’offrirait le bio, une insatisfaction concernant leur origine, etc.).

Une perception que l’on retrouve même chez les consommateurs quotidiens de bio : 51 % d’entre eux disent que les produits sont trop chers, 28 % citant ce point comme premier frein à l’achat.

Faut-il dès lors s’étonner que, comme nous l’apprend également le Baromètre 2022, que 69 % des Français qui consomment bio au moins une fois par mois achètent leurs produits en GMS ?

35 % achètent aussi sur les marchés, 31 % chez les artisans (boulangers, bouchers, fromagers, cavistes…), 26 % à la ferme ou chez les producteurs locaux et seulement 25 % dans le réseau spécialisé bio (plusieurs réponses étaient possibles).

Si la GMS est privilégiée, c’est probablement parce qu’elle est réputée avoir des prix bas : pour 91 % de ces acheteurs consommant bio également au moins une fois par mois, le prix est le 3e critère plutôt voire très important de choix d’achat des produits bio (à égalité avec la fabrication française et la restriction des additifs), derrière l’origine française (93 %) et le goût (95 %).

Et parmi les 9 % qui envisagent de restreindre leur consommation dans le futur, pour 25 % d’entre eux c’est pour des raisons financières.

Le réseau bio en est bien sûr parfaitement conscient.

En témoignent les nombreuses enseignes, comme Biocoop, Biomonde ou La Vie Claire, entre autres, qui ont développé des gammes de produits du quotidien à « petits prix » (épicerie, frais, boissons, hygiène et bien-être, entretien…), à marque propre ou non, afin de démontrer que les produits des magasins bio peuvent aussi être concurrentiels face à la GMS, sans concession sur la qualité.

Mais il n’y a pas que les chaînes organisées qui ont réagi. Il faut ainsi citer ici l'ANEB, association de détaillants bio indépendants dont le siège est à Vayres, en Gironde, qui a créé Elibio, une marque commune de « bio abordable à prix juste » (épicerie salée et sucrée, boissons, frais…), en collaboration avec trois grossistes.

Et en parallèle des enseignes et des associations, plusieurs fabricants français (en alimentaire mais aussi en hygiène-beauté) ont lancé des lignes spécifiques, parfois avec une marque différente, avec elles aussi des produits du quotidien parfaitement concurrentiels face aux marques conventionnelles, l’éthique en plus !

Mettre en valeur dans son magasin ces produits bio du quotidien à « petit prix », et communiquer sur leur existence, est aujourd’hui non seulement possible mais aussi un incontournable.

 


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