Pollution, froid, vent, chlore, soleil, stress, sèche-cheveux, colorations chimiques, shampooings agressifs..., tout au long de l’année, les ennemis de notre chevelure ne manquent pas. Si l’épaisseur, la texture et la couleur de nos cheveux sont déterminées de naissance, en revanche, la santé et la beauté de notre chevelure dépendent des soins attentifs que nous leur accordons, à commencer par le shampooing que nous utilisons, normalement, au moins deux fois par semaine. Quant aux colorations, il devient urgent de prendre conscience de la toxicité de celles qui sont chimiques et de se mettre aux colorations végétales, bien plus respectueuses de notre santé et de l’environnement.
Les shampooings, des produits pas toujours anodins
Les shampooings sont des produits destinés à laver et purifier le cuir chevelu ainsi que les cheveux. Ils doivent laisser la chevelure souple, douce, brillante et facile à coiffer, lui conférer de la tenue, sans électricité statique. Enfin, ils ne doivent pas modifier le pH du cuir chevelu.
Rappelons que le pH, qui est l’abréviation de potentiel hydrogène, est un paramètre servant à définir si un milieu est acide ou basique. Un shampooing doit avoir un pH adapté à celui du cheveu, à savoir légèrement acide, afin de resserrer les écailles.
Pour restaurer le pH acide du cuir chevelu, il est conseillé d’utiliser lors du rinçage du jus de pomme ou du vinaigre de cidre.
Qu’y a-t-il dans un shampooing ?
Dans la segmentation « produits » du marché des produits capillaires, les shampooings tiennent la vedette en étant les produits les plus consommés : shampooings familiaux, antipelliculaires, brillance, nutritifs ou anti-pollution, quels ingrédients se cachent derrière ces précieux alliés ?
Sont obligatoires : une phase aqueuse + des tensioactifs + un conservateur
Sont facultatifs : des actifs + un épaississant + un conditionneur + parfums + colorants + des agents de chélation*
*Un agent de chélation réagit et forme des complexes avec des ions métalliques susceptibles d'affecter la stabilité et/ou l'aspect des produits cosmétiques. Il est très utilisé dans les savons et produits d’hygiène en tant que séquestrant du calcium, composant du calcaire.
Parmi les agents de chélation :
- EDTA (Disodium EDTA, Tetrasodium EDTA...)
- Etidronic acid
- Acide oxalique (Oxalic acid) et dérivés
- Acide phytique (Phytic acid)
C’est justement parce qu’on les utilise très fréquemment qu’il faut être de plus en plus vigilant quant à leur composition. Par respect pour notre peau, compte tenu de la toxicité de nombreux ingrédients qui les composent, et pour l’environnement, un grand nombre de matières premières n’étant pas, ou très peu, biodégradables.
Remarque : il est possible de réaliser des shampooings bio sans tensioactifs, lorsque l’on utilise des plantes contenant des saponines (tensioactifs naturels) comme le rhassoul, les macérations de noix indiennes et la poudre de shikakaï.
Focus sur les noix indiennes
Les noix indiennes, ou noix de lavage, sont des coquilles du fruit de l'arbre Sapindus Mukorossi, qui pousse dans les régions d'Inde proches de l'Himalaya. Issue de cultures écologiques, la coquille est récoltée sur le fruit mûr, puis séchée et décortiquée pour se présenter sous la forme la plus adéquate à la libération de la fameuse saponine végétale. Cette dernière, très présente dans la coquille, est à l'origine de la renommée des noix de lavage comme la lessive végétale écologique qui ne pollue pas. Cette molécule possède en effet un réel pouvoir moussant et lavant qui s'exprime parfaitement en eau libre, notamment pour la réalisation de shampooings bio sans tensioactif.
Comment obtenir une décoction ?
Faites bouillir pendant 5 à 10 minutes, une dizaine de noix de lavage dans 1 litre d'eau, puis laissez refroidir. Si vous souhaitez conserver cette décoction plusieurs jours, ajoutez-y de l’extrait de pépins de pamplemousse.
Zoom sur les tensioactifs
• Définition
En langage scientifique, un tensioactif est un composé qui modifie la tension superficielle entre deux surfaces (c’est-à-dire tension qui existe à la surface de séparation de deux milieux). Les composés tensioactifs sont des molécules amphiphiles, c’est-à-dire qu’elles présentent deux parties de polarité différente, l’une lipophile qui possède une forte affinité avec les matières grasses, l’autre hydrophile qui possède une forte affinité avec la peau.
En langage décrypté, cela signifie que les tensioactifs sont capables de détacher les graisses absorbées à la surface du cheveu. Les corps gras se retrouvent alors sous forme d’amas en suspension dans l’eau et sont évacués lors du rinçage.
• Fonction des tensioactifs
De par leurs propriétés, les tensioactifs peuvent présenter différentes fonctions :
- agent détergent ou nettoyant : c’est-à-dire capable d’enlever des impuretés ou salissures.
- agent moussant : s’associe avec l’air pour former de la mousse
- agent mouillant : permet un plus grand étalement d’un liquide sur un solide
- émulsifiant : permet de mélanger deux liquides non miscibles
Comment bien choisir les tensioactifs, ces "faiseurs de mousse", dans nos shampooings bio ?
Il existe quatre types de composés tensioactifs, qui sont regroupés selon la nature de la partie hydrophile :
- tensioactifs anioniques : ces tensioactifs sont particulièrement détergents.
- tensioactifs cationiques : ces tensioactifs sont parmi les plus agressifs.
- tensioactifs amphotères : comportant deux charges, une positive et une négative.
- tensioactifs non ioniques : la molécule ne comporte aucune charge. Ce sont nos tensioactifs préférés car peu irritants et biodégradables.
- Co-tensioactif : tensioactif qui renforce les propriétés du tensioactif principal et améliore la stabilité de la formule.
Les bulles explosives
• Les tensioactifs cationiques, dont la partie hydrophile est chargée positivement (cation). Ils sont réputés les plus irritants. Peu moussants, ils ont en revanche la faculté de se fixer à la kératine du cheveu, et on les retrouve le plus souvent dans les shampooings et après-shampooings pour leurs propriétés antistatiques. Les ammoniums quaternaires font partie de cette famille (Quaternium et autres Polyquaternium…).
• Les tensioactifs anioniques, dont la partie hydrophile est chargée négativement (anion). Ils sont très détergents, très moussants et… très bon marché. Les plus connus sont : le sodium lauryl sulfate, le sodium laureth sulfate, l’ammonium lauryl sulfate et l’ammonium laureth sulfate. Ils s’avèrent aussi très décapants et particulièrement irritants.
Les bulles protectrices
• Les tensioactifs non ioniques figurent parmi ceux dont la tolérance cutanée est la meilleure, mais moussent peu, ce que le consommateur a encore du mal à accepter (à noter cependant que ce n’est pas la mousse qui lave ; quand elle apparaît, on est déjà propre !). Ils nettoient comme les autres pourtant, mais tout en douceur.
• Les tensioactifs amphotères présentent beaucoup d’avantages : ils cumulent en effet les propriétés des tensioactifs anioniques et cationiques (à savoir moussants, détergents et antistatiques) mais sont mieux tolérés par la peau. C’est le cas des dérivés de la bétaïne. Ils présentent cependant l’inconvénient d’être chers. Voilà pourquoi on ne les retrouve que dans les cosmétiques revendiquant un certain niveau de qualité.
Les substances à éviter :
Les tensioactifs agressifs comme le sodium lauryl sulfate, l’ammonium lauryl sulfate, le sodium laureth sulfate (éviter également les formulations à base de cocamidopropyl bétaine)
Les huiles minérales et synthétiques
Les colorants synthétiques
Les parfums de synthèse
Les conservateurs agressifs comme les parabens et les éthers de glycol comme le phénoxyéthanol.
Les agents de chélations (EDTA) très polluants
Des substances « tampon » ou régulateurs de pH comme la TEA (triethanolamine), MEA, DEA et MIPA (alkalonamines).
Les substances à privilégier :
Les tensioactifs vraiment très doux :
- tensioactifs dérivés du sucre (INCI se terminant par glucoside ou acetate)
- tensioactifs dérivés d’acides aminés (INCI se terminant par glutamate)
Des régulateurs de pH doux comme l’acide cinnamique, l’acide citrique ou le sodium hydroxide
Des huiles végétales bio adaptées
Des colorants naturels
Des parfums naturels
La coloration capillaire végétale
Se teindre les cheveux est devenu monnaie courante, puisqu’au au sein de l’Union Européenne, près de 70% des femmes et 10% des hommes auraient recours à la coloration pour séduire et masquer la perte de mélanine. Mais les teintures chimiques sont-elles pour autant sans danger ? Connaissons-nous vraiment les conséquences à moyen et long terme de cette pratique sur notre santé et sur l’environnement ?
Un peu d'histoire…
Egyptiens, Grecs, Hindous, Chinois, Romains… ont largement mis en œuvre des substances végétales et des sels métalliques pour obtenir des colorations nuancées. La teinture des poils blanchis était réalisée à l'aide d'une pommade noire contenant une cire blanche dissoute dans l'huile d'olive et une dose de charbon de peuplier. On pouvait aussi procéder au noircissement par une solution aqueuse de nitrate d'argent. Parmi toutes les substances végétales et minérales, le henné, en présence parfois d'indigo, employé déjà voici 4000 ans par les Egyptiens, est toujours en usage dans les pays arabes. Des décoctions de fleurs de camomille pour blondir, de châtaignier pour rendre châtain, de noyer pour brunir, sont toujours préconisées par les inconditionnels du tout naturel pour teindre la kératine du cheveu.
La coloration chimique sur la sellette…
Il est grand temps que nous nous fassions des cheveux quant à l’usage des teintures chimiques qui inondent les rayons et supermarchés (environ 26% des ventes de cosmétiques). Peu respectueuses de la physiologie même de notre chevelure et de la nature, puisqu’elles agissent par oxydation et sont très polluantes, les colorations chimiques altèrent les fibres capillaires, ainsi mises à nu, et les rendent poreuses.
Non à l’éco-blanchissement ! De plus en plus de gammes de colorations chimiques revendiquent des allégations publicitaires naturelles, sous prétexte qu’elles contiennent un extrait végétal. Par ailleurs, mentionner « sans paraben », « sans ammoniaque et résorcine » (phénol utilisé comme antiseptique ou dans la fabrication des colorants), n’en fait pas des colorations naturelles et sans danger pour autant.
L’usage fréquent des colorants chimiques peut induire différents types de déstabilisation, notamment :
- Une altération de la structure du cheveu et de la kératine
- Une augmentation de la porosité du cheveu et une fragilisation capillaire : le cheveu devient terne, rêche, difficile à démêler et cassant
- Une déstabilisation des glandes sébacées
- Une augmentation des allergies et des irritations
- La mort des cellules souches se trouvant dans le bulbe
Parmi les substances incriminées, le paraphénylènediamine, ou PPD, une substance déjà interdite dans tous les produits cosmétiques, est encore tolérée dans les colorations capillaires comme révélateur à hauteur de 6%, avec l’obligation d’informer les consommateurs sur ses risques. Le PPD est allergisant et mutagène, même en très faible quantité. Citons également l’éthoxydiglycol, un solvant, le m-aminophénol, une amine aromatique utilisée comme révélateur, et le phényl methyl pyrazolone, un colorant par oxydation.
Depuis le 1er décembre 2006, 22 substances encore présentes dans certaines teintures sont interdites à la commercialisation.
Les bienfaits de la coloration végétale
La coloration bio végétale, basée sur des pigments végétaux, est une alternative 100 % naturelle pour les cheveux qui s’abîment au fil des colorations chimiques.
Les teintures végétales gainent les cheveux et les protègent. En même temps, elles renforcent leur brillance, leur volume et leur ressort. Car son effet colorant, obtenu uniquement avec des poudres de plantes tinctoriales, reste à l’extérieur de la fibre capillaire. Comme une lasure sur le bois, il agit en semi-transparence et crée des nuances naturelles et riches. Il laisse transparaître les nuances de la couleur d’origine pour donner une teinte lumineuse et personnalisée. Une coloration bio douce, ton sur ton, qui renforce la structure des cheveux au lieu de l’abîmer.
Pour les plus sceptiques, sachez que les techniques de coloration bio végétale s’améliorent de jour en jour et les salons de coiffure naturels sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à ces teintures aux plantes excellentes pour la santé des cheveux. Elles donnent en effet de beaux résultats, pour peu qu'on sache bien les utiliser.
Les principales plantes utilisées en coloration bio végétale
Riches en tanins, les plantes utilisées en coloration végétale fonctionnent comme un aimant en venant envelopper et gainer le cheveu. Les coloration bio végétales apportent un effet voile qui s’accumule et se superpose.
Diverses parties de plantes peuvent être utilisées : fleurs, écorces, racines, feuilles ou tiges peuvent apporter les pigments nécessaires.
Voici quelques exemples de plantes capillaires colorantes :
- Le brou de noix est principalement utilisé comme colorant capillaire naturel sous forme de masque pour donner de beaux reflets bruns aux cheveux châtains.
- La poudre de garance permet de colorer naturellement les cheveux avec de formidables teintes rouge/acajou. L'intensité de la couleur finale dépend de la couleur de départ et du temps de pause.
- Le henné rouge est un henné 100% naturel très riche en pigment naturel, la lawsone. Il offre une coloration bio capillaire très intense, couvrante et naturelle. En fonction de la couleur initiale, on obtient une palette de couleurs profondes allant de l’auburn intense au chocolat. Il couvre les cheveux blancs d’un roux cuivré lumineux tout en les rendant brillants.
- Le rhapontic permet de raviver l’éclat des cheveux blonds et châtain clairs et d’obtenir de superbes reflets dorés.
- Le katam permet de foncer les teintes obtenues avec les hennés et de donner de l’éclat aux cheveux. Il apporte de jolis reflets chocolat aux cheveux châtains et bruns et agit aussi comme soin pour redonner de la souplesse et de la brillance aux cheveux.
Nos cheveux n’ont beau en faire qu’à leur tête, il est grand temps de les respecter comme ils se doivent, avec des soins doux et écologiques. N’hésitez pas à mettre ces derniers en avant dans votre magasin, en insistant sur leurs nombreux avantages, pour le consommateur et la planète.
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