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Une démarche pionnière
Début 2005, une simple émission télévisée a suffi pour mettre en lumière la présence, dans certains cosmétiques, d’ingrédients « douteux », potentiellement nocifs, en particulier des conservateurs. Suite à cela, les Français ont pour beaucoup découvert l’existence de la cosmétique bio certifiée, avec des marques pionnières dont l’histoire remonte pour beaucoup aux années 1980 et même avant.
Ce sont ces marques pionnières qui ont posé les bases de ce qui fait l’essence même de la cosmétique naturelle et bio, amenant à la création des premiers cahiers des charges : Nature & Progrès en 1997, Demeter en 1998, BDIH en 2001, Cosmébio en 2002.
Ces bases, inchangées, étaient : le recours exclusif aux huiles végétales et l’interdiction des huiles minérales et silicones, la préférence donnée aux actifs naturels, surtout végétaux (majoritairement ou uniquement issus de l’agriculture bio), la limitation des conservateurs (d’origine naturelle ou nature identiques, choisis sur une courte liste positive), l’interdiction des ingrédients issus de la pétrochimie, de certains procédés (traitements ionisants, éthoxylation…), le refus des tests sur animaux, etc.

Photo pmvchamara via Pixabay


Une influence même sur la règlementation


Face à la croissance de la cosmétique bio certifiée, et surtout aux réels points critiques soulevés par elle, les marques conventionnelles ont rapidement adopté certains des éléments qui faisaient ce succès : mise en avant d’ingrédients végétaux, suppression des silicones ou des sulfates dans certaines formules (produits capillaires en particulier), de certains conservateurs (parabènes) voire de la totalité, etc. Les législateurs eux-mêmes ont confirmé, via de nouvelles réglementations, certains choix pionniers faits par les marques bio : interdiction des tests sur animaux, des microbilles de plastique dans les produits cosmétiques rincés à usage d’exfoliation ou de nettoyage, etc.
Soucieuses de ne pas laisser s’échapper un marché visiblement prometteur, les marques conventionnelles ont continué à se greffer sur toutes les tendances liées à l’écologie et au durable initiées par les marques certifiées. Les meilleurs exemples sont d’une part la création de la norme ISO 16128, qui « redéfinit » (mais à l’aune des intérêts particuliers du conventionnel) la notion même de cosmétique naturelle et d’autre part l’apparition de la très critiquable notion de « clean beauty » mettant en avant l’absence des ingrédients controversés les plus médiatisés, mais faisant silence sur tous les autres qui restent, pourtant souvent très critiquables aussi.


Des dernières tendances déjà reprises


Emballages recyclés et recyclables, gammes véganes, formules courtes, cosmétique solide, ingrédients locaux, formulations inspirées des recettes do it yourself des blogueuses (charbon comme ingrédient, déodorants à base de magnésium…). Toutes ces tendances récentes sont déjà reprises par les marques conventionnelles, toujours en embuscade. De quoi troubler les consommateurs, d’autant plus que certaines entreprises conventionnelles font aussi certifier des lignes entières de produits voire certaines marques leur appartenant.
Quelles que soient les tendances qui seront présentées ou confirmées durant le salon Natexpo 2021, elles seront vite phagocytées par le conventionnel si elles semblent porteuses. Il est donc plus que jamais nécessaire de défendre l’approche holistique des marques 100 % naturelles et bio, qui ne se contentent pas de faire le minimum pour « coller au marché » mais traduisent par des actes leurs convictions profondes, tant en matière de santé et beauté naturelles que d’écologie, de durabilité et d’engagement sociétal. Chez elles, rien de ponctuel mais une approche donc holistique qu’il faut opposer à celle souvent purement mercantile et marketing des entreprises conventionnelles.


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