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(image bearfotos via Freepik)

Deux années de grande prudence

Sa douceur et son velouté font rêver : pas forcément plus exposée au froid ou au soleil que celle de l’adulte, mais plus sensible, par définition immature, la peau de bébé est très fragile. La couche cornée, tout l’épiderme, et même le derme (qui est normalement la couche la plus épaisse) sont beaucoup plus fins que chez l’adulte. De plus, la peau de bébé est beaucoup moins riche en collagène, dont le rôle est de lui donner tenue et fermeté. Elle est du coup plus perméable à tous les produits que l’on applique. Enfin, la sécrétion de sébum et de sueur (constituants du fameux « manteau acide » protecteur, qui combat entre autres les infections cutanées provoquées par les germes divers) est encore faible.

Ce n’est pas avant l’âge de 2 ans que la peau commence à exercer sérieusement sa fonction de protection. Plus que toute autre, la peau de bébé a par conséquent encore plus besoin d’être hydratée et nourrie. Sinon, irritations, rougeurs, dessèchement (de la peau, mais aussi des lèvres, des extrémités comme le nez ou les oreilles), voire gerçures et crevassements, risquent d’être au rendez-vous,

Les règles de base.

En raison de cette finesse et de cette perméabilité, il faut impérativement oublier les produits destinés aux adultes, plus concentrés et donc plus agressifs, même les produits dits « pour toute la famille », dont la formulation est faite certes pour convenir au plus grand nombre, mais certainement pas aux besoins spécifiques de chacun, et encore moins à une peau aussi particulière que celle d’un bébé.

Par définition, tous les produits pour bébé doivent être très doux, et avoir un pH adapté qui compensera l’absence de manteau acide naturel protecteur. Ne vous fiez pas forcément à la mention « hypoallergénique », car il n’y a pas de norme précise derrière ce terme. Et « hypoallergénique » ne signifie pas « anallergique » (qui ne provoque pas d’allergie).

 La règle de base est de privilégier les produits qui contiennent le moins d’ingrédients possible, sans parfums, sans colorants, et avec le moins de conservateurs possible, voire pas du tout. Interdiction absolue d’utiliser ceux dont la composition sous forme de liste normalisée INCI n’apparaîtrait pas. Elle est certes obligatoire, mais n’est malheureusement très souvent pas indiquée sur les descriptifs des boutiques en ligne (alors que cela est aussi légalement obligatoire !). Et, là aussi en infraction totale avec la loi, certains vendeurs sur des marchés ou lors de salons bio « oublient » la liste INCI. Fuyez de tels fabricants, même s’ils vous expliquent - « la main sur le cœur » - que leurs produits sont « faits maison avec passion »…

Pour le nettoyage de la peau, privilégier bien sûr, comme pour le reste, les produits de cosmétique naturelle et bio certifiés, à base d’huile végétale, sans conservateurs, sans PEG, etc. Pour les produits pour le bain, pas de tensio-actifs du type Laureth Sulfate de Sodium évidemment : à base de tensio-actifs doux, les produits nettoyants bio moussent certes très peu mais ce n’est pas la mousse qui fait l’efficacité ! Fan des lingettes ? Vérifiez bien leur composition également et privilégiez là aussi les produits certifiés bio, la vente en pharmacie n’étant pas la garantie d’une formulation hors de tout soupçon (sauf certification bio, naturellement).

Hydrater doit sinon rester le maître mot : il faut apporter régulièrement des lipides pour maintenir le film hydrolipidique protecteur, lipides qui garderont la peau de bébé bien souple. Cela concerne tant la peau du corps que celle du visage, et cette hydratation est obligatoire après la toilette, le matin ou le soir. Et dès qu’on emmène bébé pointer son petit bout de nez dehors, le visage a droit à de nouvelles attentions.

(Image freepic.diller via Freepik)

Le liniment, un produit traditionnel… théoriquement

Pour les petites fesses facilement irritées, l’incontournable reste le liniment oléo-calcaire, traditionnellement un mélange d'huile d'olive et d'eau de chaux, mélange qui provoque une réaction proche de la saponification (fabrication du savon). Si on peut être tenté de le préparer soi-même (ce qui est très facile, il est vrai), il faut être extrêmement prudent dans le dosage (l’eau de chaux pure est corrosive !) ainsi qu’avec les conditions de conservation, une fois le produit fait.

Par souci de sécurité (ce qui doit passer en premier avec bébé !), mieux vaut acheter du liniment prêt à l’emploi, mais – bien sûr – impérativement certifié bio ! D’abord pour être sûr que l’huile végétale est bio et pas seulement « vierge de première pression à froid », mais ensuite pour être sûr que le liniment ne contient pas d’autres ingrédients chimiques et souvent douteux. Exemples d’ingrédients utilisés dans des liniments de marques conventionnelles (connues), vendus en pharmacie, parapharmacie, grandes surfaces et bien sûr sur Internet : Acrylates /C10-30 Alkyl Acrylate Crosspolymer, Butylene Glycol, PEG-30 Dipolyhydroxystearate, Polyacrylate-13, Polyisobutene, Polysorbate 20, Polysorbate 80, Propylene Glycol, Propylene Carbonate…

Nous sommes là vraiment très, très loin de la recette traditionnelle. Prudence donc.


Oui au liniment oleo-calcaire, mais au vrai, sans ingredient chimique ! (Image freepic.diller via Freepik).

Attention au lavage des cheveux

Côté cheveux (certains bébés naissent avec de belles « tignasses »), d’une part le cuir chevelu des ces petites puces est très fragile et d’autre part leurs cheveux se salissent très vite (la sécrétion de sébum n’est pas encore régulière), ce qui peut nécessiter de les laver tous les jours, surtout s’il y a formation - très fréquentes - de ce que l’on appelle les « croûtes de lait », provoquées justement par un excès de sébum.

Avec les plus petits (nourrissons et premiers mois), on peut laver les cheveux avec un tout petit peu d’eau du bain, ou en utilisant quelques gouttes de shampooing « spécial bébé » (certifié bio !), en rinçant bien à l’eau claire ensuite. A ne faire qu’à la fin du bain, pour que le cuir chevelu ne reste pas trop longtemps en contact avec le produit nettoyant. Sécher ensuite très délicatement, en tapotant avec une serviette très douce. Interdiction de frotter énergiquement comme on le ferait pour soi ! Et si la « tignasse » est effectivement bien drue, utiliser une brosse extrêmement douce et soyeuse.

S’il y a des croûtes de lait, on peut les nettoyer avec une huile douce (huile d’amande) ou même du liniment.

Passé l’âge d’un an, le lavage des cheveux peut être espacé (tous les deux jours environ). Là aussi, le shampooing spécial bébé et bio est obligatoire. Choisir autre chose est une réelle erreur.


Pas de vrai shampooing avant l’âge d’un an… (image Freepik).

Bébé sort, protégez-le !

Comme dit plus haut, dès qu’on emmène bébé pointer son petit bout de nez dehors, le visage a droit à de nouvelles attentions. Car quand il fait froid, bébé étant a priori très habillé, c’est son visage (et ses mains) qui implique des précautions accrues. Il aura droit à une crème très hydratante, épaisse, ou mieux un baume 100 % bio constitué uniquement d’huiles végétales épaissies à la cire d’abeille : une peau qui manque de lipides voit son eau s’évaporer plus rapidement. Ou dans le même esprit, du beurre de karité (bio…) qui apporte une (très) légère protection UV.

Il va de soi que ce soin (le produit visage s’utilisera aussi sur les mains) doit être appliqué sur la peau bien propre, avec des mouvements doux pour bien faire pénétrer totalement, et ce d’autant plus si on en est déjà à soigner une peau irritée… Inutile de stresser encore plus la peau du petit bout de chou. Sans parler du contact sensoriel avec l’enfant, toujours essentiel, que procurera ce massage.

Et à propos de massage, il est très important aussi de bien nourrir la peau après le bain, le massage facilitant par ailleurs la relaxation et donc l’endormissement.

Les lèvres, fatiguées par la tétée et particulièrement exposées, sont à ne pas oublier, de même que le nez et aussi les oreilles : il faut appliquer régulièrement un stick hydratant, exclusivement fait à base de cires végétales ou d’abeille.

Le corps est moins exposé et on peut se contenter de textures moins riches : employer ici des laits et huiles nourrissantes, toujours dans le but de maintenir la fonction de barrière de la peau.

Bébé au soleil ? Sûrement pas !

Soyons direct : on n’expose pas un bébé au soleil ! Pauvre en mélanocytes, la peau de bébé ne supporte pas du tout le soleil et ses UV, et le système de défense de son organisme (production de mélanocytes contre les UV, c’est-à-dire le bronzage) n’est pas fonctionnel avant plusieurs années. Exposer un bébé au soleil avant l’âge d’un an est une aberration, et même après, il ne faut le faire qu’avec d’innombrables précautions (pas aux heures les plus chaudes, protection solaire maximale). Même jusqu’à 3-4 ans, il faut être plus que très prudent (chapeau, lunettes solaires, manches longues… même par temps nuageux, les UV passent), sous peine de dégrader irrémédiablement le patrimoine génétique, avec risque de cancer à l’âge adulte. Bébé est exposé au soleil en voiture ? Installez un store (cela coûte quelques euros en magasin spécialisé automobile) ou accrochez une serviette à la fenêtre.

Concernant les produits de protection solaire, n’en employez pas avant l’âge de 6 mois au moins : la peau est trop perméable ! Passé cet âge, et donc uniquement pour les parties inévitablement exposées au soleil (les autres étant protégées par des vêtements, comme dit à l’instant), il faut utiliser impérativement un produit solaire indice de protection 50, qu’il soit appelé IP, FPS ou SPF, car c’est ces lettres désignent exactement la même chose, à savoir respectivement « Indice de Protection », « Facteur de Protection Solaire » et « Sun Protection Factor ». Noter que la notion d’écran total n’existe plus. Ces protections solaires doivent être obligatoirement certifiées bio (Cosmos ou NaTrue), car sinon elles sont susceptibles de contenir des filtres solaires organiques, les pires sur le plan des risques pour la santé future.

Côté texture, utilisez de préférence une crème solaire ou un baume solaire, a priori plus riche (en lipides, c’est-à-dire plus hydratant) qu’un lait solaire ou surtout qu’un spray solaire. Car les sprays solaires ont une texture très fluide pour être facilement vaporisés, et ceci n’est pas possible quand le produit est très riche en lipides.

Et n’oubliez pas qu’à la mer, mais aussi à la montagne, l’air est plus sec. Un spray d’eau thermale, utilisé régulièrement, sera d’un excellent complément en cas de chaleur. Et à propos d’eau, bébé doit aussi boire très souvent quand il fait chaud, bien sûr.

Jusqu'à 3 ou 4 ans, mettre un enfant au soleil impose une protection… vestimentaire maximale (image Free-Photos via Pixabay).

 


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