L’Écolabel européen, le minimum du minimum
Pour les vrais consommateurs bio, engagés et attentifs, l’Écolabel de l’Union européenne ne représente de toute évidence que le minimum de ce qu’ils peuvent exiger.
Parmi ses innombrables critères figure certes l’interdiction de certains ingrédients (EDTA, nanoparticules d’argent, triclosan, microplastiques…) ou de certains types d’emballages. Il limite par ailleurs (mais n’interdit pas) les ingrédients non biodégradables, les COV, les composants toxiques pour les organismes aquatiques,
les conservateurs du type thiazolinones et nombre d’autres composants pourtant classés CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques), etc. Les huiles de palme et de palmiste doivent être certifiées comme provenant de plantations gérées durablement, l’efficacité avec dosage minimal et à basse température doit être satisfaisante, des instructions concernant la gestion des emballages doivent être fournies, etc.
Cette palette de critères très large semble séduisante, mais à y regarder de plus près, le bât blesse sur de nombreux points. De nombreux ingrédients pourtant nocifs ou suspects pour la santé et/ou l’environnement ne sont pas interdits, comme les phosphates (sauf dans les lessives), de même que de nombreux parfums et colorants de synthèse, des composants chlorés et globalement les ingrédients d’origine pétrochimique. Les OGM ou les perturbateurs endocriniens ne sont pas pris en compte. Aucun pourcentage minimum d’ingrédients naturels n’est imposé et surtout aucune analyse chimique n’est faite pour vérifier la composition (qualitative ou quantitative), tout reposant sur les déclarations du fabricant.
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Les certifications de confiance
Quand on consomme bio (alimentaire, cosmétique, compléments alimentaires) et que l’on est soucieux de l’environnement et de la santé, c’est bien vers d’autres cahiers des charges de confiance qu’il faut se tourner.
Le plus connu est Ecocert Ecodétergent, qui autorise au maximum 5 % d’ingrédients de synthèse pure parmi une liste restrictive : les 95 % restants sont donc d’origine naturelle, notamment les parfums et colorants. Dans sa version « Ecodétergent à base d’ingrédients bio », ce label garantit même un minimum de 10 % d’ingrédients d’origine bio. Les ingrédients issus d’OGM sont interdits. La mention Nature & Progrès est aussi des plus recommandables, allant encore plus loin qu’Ecocert, car imposant 100 % d’ingrédients d’origine naturelle et bio et un minimum de 70 % d’ingrédients eux-mêmes certifiés Nature & Progrès. Le cahier des charges « Produits d’entretien et argiles » est consultable en ligne : https://www.natureetprogres.org/les-cahiers-des-charges-2.
Moins connu car moins répandu, le label belge Ecogarantie interdit également les ingrédients pétrochimiques, les OGM, les silicones, les dérivés du phosphore, les nanotechnologies, les microplastiques, impose une liste positive restreinte pour les quelques ingrédients d’origine non naturelle, n’autorisant sinon que des ingrédients végétaux issus de l’agriculture bio ou des ingrédients minéraux. On peut consulter le cahier des charges ici : https://ecogarantie.eu/wp-content/uploads/2021/06/Ecogarantie-Standards-2021-website.pdf.
Enfin, le label Nordic Swan, même s’il est moins exigeant qu’Ecocert ou Nature & Progrès, est également supérieur à l’Ecolabel européen sur de nombreux points, étant en particulier plus strict sur les substances difficilement biodégradables, les parfums et conservateurs, etc. Il interdit par exemple les ingrédients du type EDTA, methylisothiazolinone, phoshates, COV, composés chlorés, etc. Le cahier des charges est consultable sur la page https://www.nordic-ecolabel.org/product-groups.