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L’affirmation « Manger bio, c’est manger sain » est de tous les consommateurs de produits bio depuis longtemps, comme le confirme le « Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France » de l’Agence Bio (édition de février 2020).

De toutes les principales raisons de consommation de produits biologiques, « pour préserver sa santé » ressort en effet en première position (59 % des répondants), devant « pour la qualité, le goût des produits » (51 %), « pour préserver l’environnement » (45 %) et « pour le bien-être des animaux » (34 %).

Mais cette association « bio et santé », largement médiatisée, est de toute évidence connue de l’ensemble de la population, même de ceux qui ne sont pas encore des consommateurs réguliers de produits bio. Il ne faut donc pas s’étonner que lorsque survient une crise sanitaire (« vache folle » en 1986, viande de cheval dans des lasagnes de bœuf en 2013… ou en 2020 la présente pandémie de Covid-19 due au coronavirus SARS-CoV-2), de nombreuses personnes se préoccupent encore plus de leur santé, en particulier via leur alimentation, avec un intérêt accru pour les aliments bio.

Plusieurs études confirment ce fait, comme celle réalisée fin mars 2020 – 15 jours après le début du confinement – par l’institut Nielsen, portant sur les achats de « produits de grande consommation - frais et libre service » dans les hyper- et supermarchés, les magasins de proximité et les drive. Durant le mois de février 2020, la vente des produits bio était sur une pente de croissance d’environ +12 à +13 % par rapport à la même période de l’année précédente. De leur côté, les ventes des produits conventionnels étaient sur une « croissance » plutôt plate, avec, selon les semaines, une différence avec 2019 oscillant entre -2 % et +2 %. La première semaine de mars, alors que le confinement du pays devenait de plus en plus probable et que les Français se sont rués sur les rayons des magasins, la consommation de produits bio a augmenté de +27 % vs. 2019, le conventionnel croissant quant à lui de +6 %.

 

Crédit Photo : Frimufilms via Freepik

 

Mais c’est durant la semaine commençant le lundi 16 mars – jour de l’allocution du président Macron annonçant que le confinement commençait le lendemain à midi – que les Français se sont surtout précipités pour faire des stocks, entre autres par peur d’une pénurie. Cette semaine-là, les ventes bio ont fait un bon de +63 % vs. 2019 (conventionnel +40%). Passé ce pic, les ventes ont continué à être soutenues : +49 % pour le bio la semaine du 23 mars (conventionnel +31 %) et +22 % pour le bio la semaine du 30 mars (+5 % pour le conventionnel).

Une autre enquête a été réalisée du 13 mars au 23 juin par relevanC, une filiale du groupe Casino, auprès de 1,1 Mio de clients du groupe. Durant cette période, 86 % des Français ont acheté des produits bio, soit +1% par rapport à 2019. Durant les 55 jours de confinement lui-même, l’augmentation avait même été de +5 %. Sur ce panel de clients du groupe Casino, la part d’achats bio est montée à 10 % vs. 8 % l’année précédente. 54 % des clients ont par ailleurs acheté des produits d’hygiène et d’entretien écologiques (+5 % vs. 2019 sur l’ensemble de la période mais +19 % durant le confinement) et 39 % des produits « rémunérant mieux les producteurs » (+4 % au final, période post-confinement incluse, mais +18 % durant le confinement lui-même).

En résumé, par cette crise sanitaire, encore plus de Français ont découvert l’alimentation bio, le local et l’écologique. Les vendeurs locaux et les magasins bio, points de vente souvent de proximité, ont été considérés comme un « lieu d’achat refuge » permettant d’éviter la grande distribution et la foule habituelle de ses clients, de même que parfois les ruptures de stock constatées en GMS. Sans oublier le lien « consommer naturel et bio c’est consommer plus sain » ou le fait de se remettre à cuisiner à la maison parce qu’on est confiné, d’où une consommation moindre de produits transformés. Beaucoup de magasins bio ont vu leurs ventes croître de 20 à 25 %, les ventes de producteurs grimpant quant à elle parfois de 50 à 60 %.Cette augmentation des ventes bio a également été observée dans la grande distribution conventionnelle, de même que sur Internet.

L’effet « Monsieur Plus » de cette crise est-il durable ? Très fort pendant le confinement, il a déjà ralenti après, comme en témoigne entre autres l’étude Casino. Les associations professionnelles de la Bio ne veulent pas croire qu’il n’en restera rien... Aux magasins bio de capitaliser sur ce qui a attiré les Français chez eux, pour que cette tendance vienne renforcer encore plus l’attrait du bio constaté depuis des années. Le pic de consommation bio constaté durant le confinement montre que le potentiel est là.


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