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(Image Pixabay Bru-nO)

Une affaire d’émotions

Edward Bach est né en 1886 à Moseley, près de Birmingham en Angleterre. Travaillant à 17 ans dans l’usine de fonderie de cuivre de son père (la région de Birmingham est un important et ancien berceau de l’industrie britannique), il se persuada très tôt que beaucoup de maladies physiques chroniques étaient dues à des causes psychologiques, notamment les causes liées aux conditions de travail. Il commença ses études de médecine en 1906, étudia à l'University College Hospital de Londres, obtenant son diplôme à Cambridge. Après 1918, après avoir soigné pendant le conflit des blessés de guerre, il travailla au London Homeopathic Hospital (Hôpital homéopatique de Londres), puis ouvrit en 1920 un cabinet médical à Londres. En parallèle, il œuvra à la mise au point de vaccins par voie buccale selon les principes homéopathiques - appelés nosodes - basés sur sept groupes d'états d'esprit qu'il avait décelés chez l'être humain.

A l’instar d’Hippocrate, le célèbre médecin grec qui vécut entre 460 et 377 avant notre ère, ou de Samuel Hahnemann (1755 - 1843), le médecin allemand inventeur de l'homéopathie, Bach pensait qu’il n'existe pas de maladie mais des malades. Pour lui, la maladie physique était la conséquence d'une mauvaise attitude mentale, raison pour laquelle il décida de se lancer dans la recherche de remèdes susceptibles d'aider la personne malade à retrouver un « état d'esprit positif ».

Tout en reconnaissant bien sûr entre autres le rôle des germes pathogènes dans le développement des maladies, Bach se demandait en fait pourquoi, face aux mêmes germes, certaines personnes développait la maladie et d’autres non. Il l’expliquait par des déséquilibres émotionnels et un blocage énergétique, ce qui provoquait selon lui un manque d'harmonie, conduisant ainsi à des maladies physiques. D’où son idée de travailler sur le traitement de la personnalité du patient, personnalité qu'il considérait donc comme la cause première de la maladie.

En 1930, à l'âge de 43 ans, il décida de fermer son cabinet et de se consacrer à la recherche d’une nouvelle technique de guérison, inspirée par la phytothérapie et basée sur les fleurs. Mais plutôt que se référer aux connaissances scientifiques, il fit appel à l’intuition et aux liens psychiques qu’il ressentait avec les plantes. En fait, les remèdes aux fleurs de Bach ne sont généralement pas considérés comme faisant partie de la phytothérapie, car les parties de la plante utilisées ne sont généralement pas des plantes médicinales connues, n’ayant d’ailleurs pas été sélectionnées par Edward Bach comme telles.

Comment Bach procéda-t-il alors ? S'il éprouvait une émotion négative, il approchait sa main de différentes plantes, et si celles-ci soulageaient cette émotion, il leur attribuait le pouvoir de guérir les problèmes liés à cette dernière. Estimant que le soleil du matin passant par les gouttes de rosée formées sur les pétales de fleurs transférait le pouvoir de guérison de la fleur à l'eau de rosée, il recueillait alors cette rosée, la protégeant de la dégradation en y ajoutant une quantité égale d'eau de vie du type Brandy (ou Cognac, c’est-à-dire de l’alcool de fermentation de sucre de raisin). Le résultat était une teinture-mère, destinée à être diluée au 1/240e avant utilisation pour donner les essences ou élixirs de fleurs. Celles-ci n'ont pas le parfum ou le goût caractéristique de la plante en raison de cette dilution.

Constatant néanmoins que la quantité de rosée qu'il pouvait récolter n'était pas suffisante, il prit la décision de faire tremper les fleurs dans de l'eau de source et de les soumettre à l’action des rayons du soleil pour imiter le processus naturel du soleil sur la rosée.

Ainsi donc naquirent les élixirs floraux du Dr Bach, aujourd’hui appelés plus simplement « Fleurs de Bach ».

Il exposa le résultat de ses travaux dans un ouvrage paru en 1931 sous le titre Heal Thyself (« Guérissez-vous vous-même »). Il y écrivait : « La maladie n'est jamais guérie ou éradiquée par les méthodes matérialistes actuelles, pour la simple raison que la maladie n'est pas matérielle dans son origine. [...] La maladie est essentiellement le résultat du conflit entre l'âme et l'esprit et ne sera jamais éradiquée, sauf par l'effort spirituel et mental ».

 

Edward Bach (à g. image Internet, DR) et la couverture de la 1re édition de son livre en 1931 (coll. privée).

 

Edward Bach mourut en novembre 1936 à l’âge de 50 ans, après avoir survécu 19 à l’opération qu’il avait subie en 1917 pour lui retirer de la rate une tumeur maligne, après laquelle il lui avait été dit qu'il ne lui restait que trois mois à vivre.

Les 38 élixirs floraux du Dr Bach

Bach définit 37 élixirs ou essences à partir de 37 fleurs plus une essence d’eau de source de roche (Rock Water), sans ajout de fleurs. Il ajouta une combinaison de cinq élixirs floraux, qu'il recommanda comme « remède d'urgence » (Rescue) pour les situations de stress aigu. Il a divisé les 38 élixirs en sept groupes, qu’il assigna à certains états d’esprit : peur / anxiété, doute / incertitude, manque d’intérêt pour le présent, solitude, émotivité / hypersensibilité, désespoir / abattement, souci exagéré des autres / relationnel difficile.

Les différents élixirs doivent aider à surmonter ces états d'esprit. Parmi les fleurs simples utilisées figurent l’aigremoine commune, le mélèze, la moutarde sauvage, la vigne, la rose sauvage, l’étoile de Bethléem, la chicorée sauvage, etc. On retrouvera facilement la liste des 38 élixirs et de leur emploi sur Internet et dans de nombreuses publications.

Chaque élixir peut être utilisé seul ou en association avec d'autres solutions, l’idéal étant bien entendu de consulter un naturopathe spécialiste des fleurs de Bach pour faire le meilleur choix. Ils sont généralement utilisés par voie orale (on les trouve aujourd’hui également sous forme de granules). A noter qu’on peut également les employer pour les animaux.

 

(Image Pixabay cenczi)

 

Préparation

De nombreux fabricants proposent aujourd’hui les élixirs floraux du Dr Bach. Certains ont essayé d’innover, en imaginant de nouvelles combinaisons pour élargir les champs d’application, tout en restant fidèles aux principes initiaux. D’autres s’en tiennent strictement à la méthode et aux formules originelles.

Pour la cueillette des fleurs, la première chose, essentielle, est de le faire au sein d’une nature intacte, dans des secteurs non pollués, ni par l’industrie de l’homme ni même par l’élevage animal. Il ne faut pas qu’il ait plu et il ne faut pas de nuages non plus, vu le rôle important que joue le soleil. Les plantes doivent provenir de régions où elles poussent naturellement, devant être cueillies dans leur biotope naturel. On n’emploie jamais de plantes cultivées. Selon les fleurs, les régions d’origine peuvent donc être très différentes, d’un bout à l’autre de la France par exemple. Et bien entendu, elles doivent être cueillies à maturité, dans le meilleur état possible, et tôt le matin. Les mains ne doivent pas toucher les fleurs.

Pour la dynamisation, Bach mit en fait au point deux méthodes. Celle évoquée plus haut, à savoir celle où les pétales de fleurs (ou les bourgeons d’arbustes) sont laissé(e)s au soleil (méthode appelée solarisation), consiste à laisser flotter les pétales au soleil pendant 3 à 4 heures environ dans un récipient de verre à ouverture large (comme un grand bol ou une bassine) contenant de l'eau de qualité provenant de sources locales à l’endroit même de la cueillette (ce qui sous-entend des analyses de vérification bien sûr). S’il n’y a pas de source sur place, il faut apporter cette eau de source en bidon. Passé ces 3 à 4 heures, le liquide est filtré, mis dans des bouteilles en verre ambré pour les protéger de la dégradation par la lumière, et on y ajoute le Brandy, le mieux étant bien sûr du Brandy bio ce qui, combiné à une cueillette sauvage certifiée, permettra d’obtenir des produits certifiés bio. Bien entendu, le jour doit être bien choisi pour qu’il y ait une durée d’ensoleillement suffisante, c’est-à-dire que le ciel doit être sans nuages.

 

L’eau utilisée pour la préparation sur place des Fleurs de Bach doit être une eau de source très pure (image Pixabay O12)

 

Autre possibilité : une ébullition des fleurs pendant une demi-heure dans l’eau (décoction), immédiatement après la cueillette. Après refroidissement, on filtre aussi le liquide et on procède aux mêmes opérations que pour la solarisation. Cette méthode est utilisée pour les bourgeons de plantes ligneuses (arbres) et pour celles qui fleurissent lorsque l’ensoleillement est faible. Dans la pratique, la solarisation concerne une vingtaine de plantes, la décoction s’appliquant aux 18 autres.

Le mélange du Brandy et de l’eau avec laquelle les pétales ou les bourgeons ont ainsi été mis en contact forme au final, comme évoqué plus haut, la teinture-mère, qui devra être ensuite diluée au 1/240e : à partir de 5 litres d’eau dans laquelle les fleurs ont été placées et addition de 5 litres d’alcool, on obtient ainsi 2 400 litres d’élixir de fleur.

 

(Image Pixabay Mareefe)

 


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