La phytothérapie est donc très ancienne et chaque région du globe possède sa propre pharmacopée, constituée de plantes endémiques. Médecine douce très largement utilisée, la phytothérapie repose sur une part d’empirisme, mais l’efficacité des plantes a pu être toutefois confirmée par la mise en évidence de principes actifs spécifiques.
Et même si elle est traditionnelle, la phytothérapie s’enrichit en permanence de la découverte de « nouvelles » plantes dont les vertus n’avaient pas encore été révélées.
Pour vous aider à conseiller vos clients faisant confiance aux plantes pour soulager leurs maux du quotidien, voici un dossier en 2 parties sur les principes de base de la phytothérapie :
1. Les plantes sous toutes les formes
2. Les précautions d’utilisation : du bon usage des plantes
Les plantes sous toutes les formes
La phytothérapie, du grec « phyto » signifiant plante et « therapeia », soigner, est une médecine utilisant les plantes comme remèdes, d’ailleurs considérée comme une médecine conventionnelle par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Elle a été très largement utilisée jusqu’à la fin du XIXe siècle avant que la chimie moderne ne vienne peu à peu la remplacer.
Si elle demeure une méthode de base pour soigner différents maux dans de nombreux pays en voie de développement, elle bénéficie aujourd’hui d’un beau retour en force dans les pays plus riches car elle rassure des consommateurs qui, de plus en plus, préfèrent se soigner naturellement plutôt que d’ingérer des molécules chimiques.
Les plantes contiennent naturellement des principes actifs qui leur servent d’ailleurs à assurer leur servie en se protégeant contre des prédateurs ou en résistant à des conditions climatiques difficiles, à communiquer entre elles…
Ce sont ces mêmes principes actifs que nous pouvons utiliser à notre profit en consommant des plantes ou un principe actif qui en aura été isolé.
Certains médicaments contiennent d’ailleurs des principes actifs de plantes à forte dose ou des molécules de synthèse inspirées de la nature.
Belles plantes
Les herboristeries ont longtemps été des enseignes incontournables pour les personnes désireuses de se soigner par les plantes, jusqu’à ce que le diplôme d’herboriste soit supprimé par le gouvernement de Vichy en septembre 1941, ce qui a causé progressivement la fermeture de ces boutiques spécialisées.
Aujourd’hui, on compte encore quelques rares herboristeries, lesquelles sont devenues de véritables institutions.
Mais vous pouvez vous aussi proposer dans votre magasin un grand choix de plantes et les conseiller à titre préventif ou curatif.
Ces plantes offrent l’avantage de se prêter à différentes formes d’utilisation et de se présenter sous des galéniques variées :
- séchées : présentées en sachets de papier kraft ou en infusettes pour la confection de décoctions ou d’infusions,
- réduites en poudre et proposées en comprimés, en gélules ou en pot avec une cuillère doseuse,
- sous forme liquide : en ampoules buvables, en boisson, en sirop …,
- en teintures-mères, en général avec de l’alcool.
Et ces plantes peuvent se trouver seules ou en synergie avec d’autres plantes aux propriétés similaires pour la circulation, la détox, la minceur, les articulations, la vitalité…
Pour bénéficier de leurs vertus, il est possible d’utiliser les plantes fraîches en respectant leur saisonnalité afin d’en extraire le meilleur.
Mais, il est plus courant de les utiliser sèches, et dans ce cas, soit entières, soit pour une partie donnée, connue pour être particulièrement riche en principes actifs (racines, feuilles, sommités fleuries …).
Infuser le bien-être
La tisane est sûrement la façon la plus traditionnelle et la plus courante de consommer des plantes.
Le principe en est très simple : il s’agit de verser de l’eau très chaude mais non bouillante sur des plantes fraîches ou sèches.
L’eau chaude va permettre d’en extraire les principes actifs et ceci sera visible à la couleur du liquide qui va se teinter très rapidement, de façon proportionnelle à la quantité de plantes mise à infuser.
Cette même technique réalisée avec de l’eau froide est une macération mais elle exige plusieurs heures, voire jours, pour obtenir une extraction en principes actifs.
La décoction consiste à mettre des parties dures de plantes (racines, écorces) dans de l’eau chaude et de la maintenir en ébullition un moment afin de ramollir la plante et d’en extraire les principes actifs.
C’est la technique notamment utilisée pour l’aubier de tilleul, cette jeune écorce de l’arbre aux vertus dépuratives et anti-acides.
Vous pourrez conseiller à vos clients les plus néophytes des sachets de tisanes prêts à l’emploi, en mettant en avant les mélanges de plantes au goût agréable grâce à l’utilisation de plantes telles que la réglisse, la menthe, l’anis…
Et vous pourrez suggérer aux puristes de faire eux-mêmes leurs propres mélanges en leur conseillant plusieurs plantes unitaires qu’ils assembleront à leur guise en fonction de leurs goûts et de leurs besoins.
Ces infusions et décoctions incitent à boire et permettent de goûter les plantes dans toute leur naturalité, ce qui ne plait pas à tous, même s’il est possible de les adoucir avec un sucre bio ou du miel.
Traînées de poudre
Les plantes sont aussi proposées sous forme sèche, mais cette fois réduites en poudre. Et cette poudre sera pressée avec des excipients pour la confection de comprimés, ou mise en gélules. Elle peut aussi dans certains cas être conditionnée en pot et être à consommer dans les aliments, un jus de fruits.
Les comprimés sont quelquefois à base d’extraits concentrés, ce qui permet de proposer une grande quantité de plantes sous un faible volume et de réduire ainsi la posologie.
Ainsi un comprimé contenant un extrait de plante 5/1 sera 5 fois plus concentré qu’un comprimé de base et permettra de ne conseiller qu’un seul comprimé au lieu de 5 (le 5/1 est un rapport signifiant qu’1 g de cet extrait est l’équivalent de 5 g de poudre classique sous une forme concentrée).
Ces formes sèches contiennent en général le totum de la plante (c’est-à-dire la plante entière) avec tous les principes actifs qu’elle contient.
Elles conviennent aux personnes qui recherchent le côté pratique, avec un produit rapide à avaler sans préparation, facile à transporter, et qui ne souhaitent pas particulièrement connaître le goût des plantes (sauf s’il s’agit de la poudre à prendre avec une cuillère doseuse).
Des plantes à boire
Les ampoules buvables sont une autre galénique très utilisée en phytothérapie. Elle pourrait sembler désuète et pourtant, elle est encore très prisée par un grand nombre de consommateurs.
Ces ampoules contiennent une solution buvable de plantes, seules ou aromatisées avec des jus de fruits et / ou du miel pour en améliorer le goût.
Et cette solution est soit un pur jus (obtenu par extraction à froid, sans aucun ajout), ou une association de décoction et infusion de plantes. Cette seconde technique est la plus complète et permet une extraction complète des principes actifs.
Les ampoules sont des formes prédosées, prêtes à consommer pures ou dans un peu d’eau. Elles existent en format de 5 à 15 ml le plus souvent, mais ne sont pas très pratiques pour le déplacement puisqu’elles sont en verre.
Les solutions de plantes peuvent aussi être proposées en flacon avec un bouchon doseur pour faciliter leur prise.
Elles contiennent dans certains cas de l’alcool, utilisé pour l’extraction des principes actifs.
D’ailleurs, il existe une dernière galénique qui contient de l’alcool : les extraits hydroalcooliques de plantes fraîches ou alcoolatures. L’alcool sert donc de solvant pour extraire les molécules actives de la plante, et favoriser aussi la stabilité et la conservation du produit.
Ces produits sont conditionnés en flacon en verre avec un bouchon compte-gouttes. La présence d’alcool impose de ne pas les conseiller aux enfants ni aux femmes enceintes.
Aujourd’hui les compléments alimentaires à base de plantes sont soumis à une réglementation de plus en plus stricte, sous l’égide de l’Union Européenne.
Tout nouveau produit, avant d’être disponible sur le marché, doit faire l’objet d’un dossier de notification très complet comportant une bibliographie très fournie pour appuyer ses effets. Ce dossier est envoyé à la DGCCRP (Répression des fraudes) qui dispose d’un délai de 2 mois pour donner son avis sur l’éventuelle mise sur le marché du produit présenté. ?La principale législation de l’Union dans ce domaine est la directive 2002/46/CE relative aux compléments alimentaires contenant des vitamines et des minéraux. Elle a pour objectifs d’éviter toutes dérives de la part des fabricants et surtout de garantir que les compléments alimentaires soient sans danger et étiquetés de manière appropriée, afin d’assurer la protection du consommateur.
C’est pourquoi les emballages de compléments alimentaires à base de plantes comportent de moins en moins d’indications et surtout d’allégations car il n’est pas possible pour les fabricants de revendiquer des propriétés thérapeutiques.
Vous avez donc un rôle de conseil très important à jouer vis-à-vis de vos clients qui vous oblige à avoir quelques connaissances sur les vertus des plantes ou à faire appel à un conseiller qualifié en la matière.
Dans le second volet de ce dossier, nous vous indiquerons justement les principales précautions d’emploi à connaître.
Pour aller plus loin …
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