Les précautions d’utilisation : du bon usage des plantes
Pour les enfants :
La prise de compléments alimentaires est déconseillée aux enfants de moins de 7 ans : elle n’est de toute façon la plupart du temps pas encore justifiée à cette période de la vie, et la vigilance s’impose étant donné que certaines fonctions de l’enfant sont encore immatures.
Vous pourrez par contre conseiller des solutions très douces comme l’eau de fleur d’oranger pour apaiser et favoriser un bon sommeil. En cas de paresse intestinale, la prise d’eau de figue peut s’avérer efficace : il suffit de laisser tremper des figues séchées dans un verre d’eau tiède pendant quelques heures, puis de donner l’eau de macération à boire à l’enfant. Il peut aussi manger les figues qui auront été ainsi très attendries et très plaisantes à manger.
Pour les femmes enceintes et les femmes allaitantes :
La plus grande prudence est de mise, pour la mère comme pour son enfant.
Et même si les femmes souhaitent traiter naturellement leurs problèmes de jambes lourdes ou circulation par exemple, mieux vaut éviter toute prise de plante, du moins en-dehors du conseil d’un professionnel de santé (médecin ou phytothérapeute).
En effet, certaines plantes circulatoires comme la vigne rouge ont une action hormonale (œstrogène-like). Et les plantes pour le transit (rhubarbe, séné…), par leur action laxative, peuvent déclencher des contractions.
Il est toutefois possible de conseiller aux femmes enceintes souffrant de nausées de la fumeterre ou du gingembre (confit ou frais à faire infuser dans de l’eau chaude, éventuellement avec un peu de miel pour adoucir le goût).
Pour les femmes allaitantes, la prise de semences de fenouil sous forme de tisane sera conseillée pour leur action galactogène. Avec un goût d’anis très agréable en prime.
Préserver la santé
Si vos clients présentent des pathologies pour lesquelles des médicaments leur ont été prescrits, la prise de plantes en parallèle est déconseillée afin d’éviter toute interaction risquant de diminuer ou de majorer l’action des médicaments. Mais aussi pour prévenir d’éventuels effets cumulatifs entre les principes actifs de synthèse et ceux des plantes.
En aucun cas un traitement médicamenteux, quelle que soit la pathologie concernée, ne devra être interrompu pour être remplacé par la prise de plantes. Même s’il vaut bien évidemment préférer, quand cela est possible, les produits naturels aux chimiques, si un traitement a été prescrit par un médecin, les plantes ne peuvent s’y substituer, sous peine de fragiliser l’état de santé de la personne.
En cas d’allergies ou d’intolérances, il est aussi important de connaître les plantes « à risques ».
Voici donc les principales précautions d’emploi à avoir en tête.
• Troubles de la thyroïde, les algues marines, l’eau de mer en ampoules buvables et le magnésium d’origine marine sont déconseillés du fait de leur richesse naturelle en iode.
• Problèmes circulatoires ou cardiaques traités par anticoagulants : les plantes fluidifiant le sang, en particulier le ginkgo biloba, sont déconseillées.
• Antécédents de cancers hormonaux-dépendants (personnels ou familiaux), notamment du sein : ne pas prendre de plantes possédant une action hormonale comme le soja, la sauge, les graines de lin, le houblon...
• Diabète : les plantes hypoglycémiantes (qui abaissent le taux de sucre dans le sang) comme le fenugrec, l’olivier, la cosse de haricot, la cannelle sont à déconseiller aux personnes suivant déjà un traitement pour soigner cette pathologie.
• Intolérance au gluten, il convient d’éviter la prise de levure de bière, laquelle est en général cultivée sur un substrat à base de céréales (orge le plus souvent) contenant naturellement du gluten. Il est aussi impératif de bien lire la liste des ingrédients car les excipients utilisés, surtout dans les comprimés à base de plantes, peuvent aussi être des sources de gluten. Mais en tant qu’allergène, le gluten doit obligatoirement et clairement être mentionné si le produit en contient, même à l’état de traces.
• Allergie à l’aspirine : ne pas prendre de plantes contenant des dérivés salicylés naturels comme la reine des prés ou le saule.
• Allergie aux astéracées : l’artichaut, le chardon marie qui appartiennent à cette famille de plantes sont contre-indiqués.
• Pathologies auto-immunes : en tant que plante immunostimulante, l’échinacée est déconseillée. Il convient de prendre avec des précautions avec l’extrait de pépins de pamplemousse.
• Allergie aux produits de la ruche : éviter le miel, le pollen, la gelée royale, la propolis.
Autres règles à connaître :
- Le charbon végétal, en tant que puissant absorbant, doit être pris à distance (avec au moins 2 heures d’intervalle) de tout traitement médicamenteux pour ne pas réduire son efficacité, en l’absorbant en partie.
- Il convient d’éviter de prendre des plantes circulatoires pendant les règles, surtout si celles-ci sont déjà abondantes.
- Le jus de pamplemousse peut renforcer les effets indésirables de certains médicaments : immunodépresseurs, statines, benzodiapézine (tranquillisants), inhibiteurs calciques (prescrits en cas de troubles cardiaques. Ce jus exposerait en effet les patients concernés à des surdoses, ou, au contraire, à une diminution de la concentration sanguine des médicaments, et donc à une perte d'efficacité. Il est donc à éviter, tout comme, par précaution, la prise d’extrait de pépins de pamplemousse.
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La juste dose :Les dosages de plantes à prendre doivent aussi être respectés en se reportant aux consignes des fabricants, lesquelles apparaissent dans les mentions obligatoires sur les emballages. Il vaut mieux aussi éviter de prendre trop de compléments alimentaires à la fois, même s’ils sont tous à base de plantes. Il est ainsi préférable de privilégier une ou deux actions à la fois : par exemple, prendre des plantes favorisant une bonne digestion au moment des repas, et des plantes apaisantes environ 2h avant de se coucher, pour un endormissement facile et un sommeil réparateur. |
Par contre, une cure détox doit se faire seule : étant donné que les plantes prises avec cet objectif vont favoriser et augmenter les éliminations, tout autre produit consommé dans le même temps sera en partie éliminé lui aussi, donc nettement moins actif.Malgré toutes ces précautions d’utilisation, vous ne devez pas craindre de conseiller des remèdes de phytothérapie à vos clients.
Il s’agit juste de le faire après leur avoir posé quelques questions pour vous renseigner sur leur état de santé et la prise éventuelle de médicaments. En cas de doute, n’hésitez pas à les diriger vers un herboriste, un phytothérapeute ou un naturopathe. Vous pouvez aussi contacter les laboratoires fabricants qui mettent pour certains à votre disposition des naturopathes ou diététiciens ayant une bonne connaissance des plantes et de leurs effets.
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