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Une croissance des ventes de vrac

Une croissance des ventes de vrac de 41 % en 2019 versus 2018, tombée à +8 % en 2020. L’association Réseau Vrac expliquait alors que cette baisse était surtout due à des problèmes d’accès à l’offre, en raison des confinements. Mais en 2021, alors que le dernier confinement n’a duré que 28 jours, c’est une stagnation qui a été constatée.

 

Fin décembre 2021, Réseau Vrac s’inquiétait lors de la publication des résultats d’une étude auprès de 400 magasins adhérents de mai à novembre : 81 % d’entre eux avaient observé une baisse de CA de 20 % par rapport à la même période en 2020, avec une baisse de fréquentation d’environ 30 %. Une situation économiquement difficile pour des commerces en général récents (70 % des magasins spécialisés vrac ont moins de 2 ans), ayant peu de trésorerie. 40 % des épiceries vrac pourraient fermer dans les mois suivants, ajoutait alors Réseau Vrac, qui évoquait la fermeture d’une trentaine de magasins déjà courant 2021, contre une dizaine les années précédentes.

 

Parmi les raisons évoquées par Réseau Vrac pour expliquer cette baisse des ventes et de la fréquentation figure la crise sanitaire, qui aurait modifié les habitudes de consommation des Français, qui ont « fortement recours au drive, à la livraison à domicile de repas et de courses (…). Les épiceries en vrac souffrent du désintérêt des Français pour le commerce physique ».

 

La question de l’hygiène (notamment la peur du coronavirus) est parfois évoquée, mais en général récusée par les détaillants, qui assurent tout faire pour rassurer leur clientèle. Il faut cependant relever que selon une enquête publiée en décembre 2021 par la société de sondages YouGov, pour les Français n’ayant jamais acheté de produits en vrac, les trois premières raisons évoquées sont l’organisation que cela implique (42 %), l’hygiène (34 %), et la non-disponibilité de ce type de produits en magasin (30 %).

 

« L’organisation que cela implique », c’est-à-dire la praticité. Ceci est bien une autre raison plus probable, avancée aussi par nombre de magasins, pour expliquer la baisse des ventes. Revenus à un rythme de vie plus « normal », entre obligations professionnelles et familiales et déplacements domicile/travail, les consommateurs ne peuvent plus trop consacrer de temps aux courses (ou à la cuisine à domicile), préférant privilégier des points de vente où on trouve certes du vrac, mais aussi tous les autres produits nécessaires à leur quotidien, ce qui est plus pratique et fait gagner du temps. Ce n’est pas pour rien que la GMS a représenté 59 % des ventes de vrac en 2021, contre 50 % en 2020. Une GMS préférée pour leurs courses de vrac par 61 % des acheteurs (56 % de ceux faisant au minimum un achat par mois), les magasins bio étant cités par 53 % (63 % des acheteurs réguliers). Les épiceries vrac ne sont citées que par 10 % de l’ensemble des acheteurs (15 % des acheteurs réguliers).

 

Or les boutiques spécialisées vrac se sont multipliées, poussant comme des champignons (une quinzaine d’épiceries vrac en 2015 contre plus de 900 actuellement), leurs créateurs voyant une opportunité professionnelle pour eux, à l’heure où beaucoup de Français et Françaises ont souvent voulu changer de voie en se mettant à leur compte. Plus qu’une « panne temporaire » des épiceries vrac comme veulent l’espérer certains de leurs gérants, il semblerait donc avant tout que l’offre dépasse de loin la demande des consommateurs, certes prêts à acheter du vrac, mais sans négliger le pratique, c’est-à-dire le faire dans des magasins généralistes, GMS ou magasins bio.


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