Depuis son origine, la cosmétique bio certifiée s’est préoccupée non seulement de la naturalité des formules des produits, mais aussi de la qualité écologique et durable des packagings, qu’il s’agisse des emballages primaires ou secondaires. Les préoccupations sur ces packagings, comme sur les formules, atteignent aussi aujourd’hui les fabricants conventionnels, qui comptent souvent sur leurs choix de matériaux pour « verdir » leur image.
C’est du 21 au 24 novembre 2022 que se tient à Villepinte la nouvelle édition du salon ALL4PACK qui a lieu tous les deux ans, héritier du premier Salon de l’Emballage de Paris en 1947. En amont de cette édition 2022, les organisateurs ont réalisé une enquête auprès de 211 décideurs visitant ou exposant le salon pour connaitre leur vision sur l’évolution des matériaux d’emballage. Une question des emballages qui ne concerne pas bien sûr que l’univers des produits de beauté et d’hygiène, mais que le touche très fortement. Les cosmétiques sont en effet des produits de très grande consommation, à la fréquence d’achat élevée, et avec des contenants de très faible volume unitaire. D’où des centaines de millions d’emballages utilisés rien qu’en France annuellement… et un enjeu certain d’image et de marketing pour les fabricants conventionnels, qui s’engagent de plus en plus sur le chemin de l’emballage écologique et durable, s’appropriant des arguments qui étaient jusqu’à nos jours plutôt l’apanage des marques bio.
Il ressort de cette enquête que 88 % des industries utilisatrices et 87 % des fournisseurs pensent que le fait d’utiliser des matériaux d’emballage plus respectueux de l’environnement est un enjeu prioritaire.
Les trois premières motivations, que l’on soit utilisateur ou fournisseur, sont les attentes des consommateurs, suivies des bénéfices en termes d’image et des changements de législation. Le principal frein à l’utilisation de matériaux d’emballage plus respectueux de l’environnement est clairement le coût, ainsi que, dans une moindre mesure, leur disponibilité et leur qualité. Les industries utilisatrices identifient davantage de difficultés à l’utilisation de matériaux d’emballage respectueux de l’environnement que les fournisseurs, en particulier celles touchant à la qualité des matériaux et aux habitudes des consommateurs.
Concernant les matériaux utilisés, il ressort, pour les industries utilisatrices, que les biomatériaux (ex. les plastiques issus de sources végétales) sont à l’heure actuelle encore relativement peu utilisés (14,8 %). Le papier/carton (86%) et le plastique (75,8 %) restent la norme.
Malgré un nombre de producteurs d’emballages en biomatériaux encore assez faible comparé aux fournisseurs d’emballage en plastique et en papier/carton, beaucoup d’industries utilisatrices envisagent de réduire d’ici 2 ans leur utilisation du plastique (34 %), 74 % comptant néanmoins encore l’utiliser. L’utilisation des biomatériaux devrait parallèlement connaitre une forte progression (+39 % comptent commencer à l’utiliser) et celle du papier carton également augmenter (48 % comptent en utiliser davantage).
Si utiliser des matériaux d’emballage plus respectueux de l’environnement est ainsi un enjeu prioritaire pour les entreprises utilisatrices, les biomatériaux ne sont cependant pas encore un objectif majeur : 46,1 % ne les utilisent pas encore et ne comptent pas le faire. Ces biomatériaux restent donc une voie que l’industrie de la cosmétique bio doit encore plus mettre en avant.
Source : https://www.all4pack.fr