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Abeille récoltant de la propolis brute sur du romarin des champs (Baccharis dracunculifolia). Image Michel Stórquio Belmiro via Wikimedia Commons.

 

Même si on lui prête des vertus parfois exagérées, la propolis est une substance naturelle source de nombreux bénéfices en matière de bien-être et de santé (voir notre article ici). Bien que connue depuis très longtemps, elle n’a sans doute pas fini de révéler toutes ses possibilités, comme en témoigne l’étude publiée en septembre 2020 par le C2VN, un institut de recherche de l’université de Marseille.

 

Plus de 150 molécules actives dans la propolis

 

Rappelons tout d’abord que la propolis est une substance végétale résineuse que l’on trouve principalement sur les bourgeons de certains arbres, que les abeilles récoltent pour la transformer en un produit servant à de nombreux usages : étanchéifier les ruches, en stabiliser la structure, les isoler contre la chaleur et l’humidité, empêcher le développement des germes et des moisissures, etc.

 

Au total, la propolis peut contenir au moins 150 molécules actives qui sont à l’origine de ses propriétés bienfaisantes pour l’Homme, même si toutes n’ont pas l’objet de validations scientifiques incontestables. Ces propriétés, via un usage soit interne soit externe, vont d’une efficacité antibiotique sur de nombreux agents pathogènes à une action cicatrisante et apaisante sur la peau et certaines muqueuses, en passant entre autres par un renforcement des défenses immunitaires et même un possible rôle de capteur de radicaux libres.

 

Dépôt de propolis entre des planches de ruche (image Tiktaalikbreeder via Wikimedia Commons).

 

Comme toutes les propriétés prêtées à la propolis sont donc loin d’avoir faire l’objet d’une validation, certaines ayant été constatées simplement de façon empirique et d’autres étant même simplement supposées car peu vérifiables en l’absence d’étude clinique dûment menée, toute nouvelle publication scientifique la concernant se doit donc d’être saluée. Surtout lorsqu’elle est le fait d’une équipe de recherche dont le sérieux est incontestable.

 

Une étude réalisée par un centre de recherche de haut niveau

 

En l’occurrence, l’étude qui nous intéresse ici – dont les résultats ont été publiés le 30 juillet 2020 dans la revue scientifique internationale Molecular Nutrition & Food Research – a été réalisée par l’équipe « Micronutrition Humaine » du Centre recherche en CardioVasculaire et Nutrition C2VN), une unité mixte de recherche sous la triple tutelle de l’université d’Aix-Marseille, de l’INSERM (L’Institut national de la santé et de la recherche médicale ) et de l'INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). Elle s’est faite en partenariat avec une société du Lot-et-Garonne qui élabore et commercialise depuis plus de vingt ans des produits de la ruche (miel, gelée royale, pollen et bien sûr propolis).

 

Certes, dans l’immédiat, cette étude n’a été réalisée que sur des souris, mais ses conclusions semblent prometteuses. En l’occurrence, elle a consisté à évaluer l’effet de la propolis sur l'obésité et la régulation du taux de glucose dans le sang chez la souris, permettant de mieux comprendre les mécanismes moléculaires impliqués.

 

Dans cette étude, un premier groupe, dit « témoin », de souris mâles avait reçu une alimentation normale, un deuxième une alimentation riche en graisse et un troisième groupe également une alimentation riche en graisse mais supplémentée en propolis brune (produite par les abeilles ayant butiné sur des peupliers). Après douze semaines de ce régime, le troisième groupe affichait une prise de poids moindre, avec une réduction de l’adiposité (graisse corporelle). Une des hypothèses est que les polyphénols contenus dans l’extrait de propolis brune permettraient de mieux dégrader les lipides, en conséquence moins stockés dans le tissu adipeux.

 

Les chercheurs ont par ailleurs également observé une inhibition de l’inflammation dans le tissu adipeux, inflammation habituellement due à une production de molécules pro-inflammatoires (des cytokines) qui perturbent l’action de l’insuline dans le foie et dans le muscle. Un phénomène appelé « insulino-résistance ». En d’autres mots, les souris ayant reçu un complément de propolis n’étaient sont plus insulino-résistantes et leur taux de glycémie était normalement régulée, l’insuline faisant son travail normal.

 

En résumé, ces résultats montrent que la supplémentation en propolis brune chez des souris soumises à une alimentation riche en graisse induit un effet bénéfique sur la gestion de l'obésité et certaines comorbidités associées (c’est-à-dire des autres maladies ou problèmes de santé, aigus ou chroniques, s’ajoutant à l’obésité proprement dite), à savoir celles liées à une mauvaise glycémie, comme le diabète.

 

Prochaine étape : une étude sur l’Homme

 

L’étape suivante consiste bien sûr à vérifier ces résultats sur l’Homme. C’est pour cela que les chercheurs du C2VN ont commencé une étude clinique, en partenariat avec le Centre d’Investigation clinique (CIC) de l’Hôpital de la Conception, faisant partie de l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille.

 

Si cet effet bénéfique de la propolis brune se confirme, cela ne signifie pas, bien sûr, qu’elle deviendra le « remède absolu » contre l’obésité et les problèmes de glycémie qui y peuvent être associés. Le premier remède consiste bien évidemment à adopter un régime alimentaire adapté et à faire le plus d’exercice possible. Malgré les promesses parfois exagérées faites par certains fabricants, il n’existe aucun complément alimentaire qui « fait maigrir ». Mais la prise de propolis, à l’instar de ce qui est constaté avec d’autres compléments alimentaires, sera évidemment un… complément utile, permettant peut-être de diminuer (voire d’éviter…) la prise de certains médicaments.

 

En tout état de cause, cela montre potentiellement que certaines solutions naturelles peuvent être une réponse tout à fait efficace face à certains problèmes de santé, quoi qu’en disent certains de leurs détracteurs.

 

Même efficace, en matière de surpoids, un complément alimentaire ne remplacera jamais l’adoption d’un régime alimentaire raisonnable et la pratique d’un exercice physique régulier (image Joenomias via Pixabay).

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