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Nicolas Fouchère est le P.D.G. du Laboratoire SICOBEL et le Co-fondateur de COSMEBIO.


En 20 ans la cosmétique bio a considérablement évolué. Quels sont, selon vous, les moments clés de cette évolution ?

Tout d’abord la création du logo BIO et du référentiel qui garantit au consommateur une norme du produit cosmétique BIO en 2003 et légitime ainsi la tendance BIO en cosmétique.
Un autre moment clé a été l’effet accélérateur dû à la polémique sur les parabens en 2006 : l’effet médiatique provoqué par le reportage télévision s’est tout de suite ressenti sur la demande consommateur : les clientes ne voulaient plus entendre parler de parabens et seule la cosmétique BIO pouvait alors répondre à cette demande.


Nous sommes passés d'un marché de niche à un mass market. Quelles sont d'après vous les attentes actuelles des consommatrices ?

Les consommatrices souhaitent des produits BIO aussi compétitifs que les cosmétiques conventionnels, en texture, parfum, efficacité, ce qui suppose une amélioration constante de ces trois paramètres avec, bien entendu, de l’innovation en prime.


La cosmétique bio peut-elle répondre à la fois aux attentes des "vert clair" et des "vert foncé" ?

La cosmétique BIO est évolutive dans son référentiel vers toujours davantage de BIO, donc les marques présentes couvrent bien la demande du vert clair au vert foncé, pour notre part (si le vert foncé représente bien le BIO le + concentré) c’est bien dans cette direction qu’il faut aller, car il ne faut pas oublier la dimension environnementale du BIO, le vert clair n’étant dans ce cas qu’un « élément marketing ».


Devant la complexité de la distribution actuelle, pensez-vous que les magasins bio soient le meilleur endroit pour vendre des cosmétiques bio ?

Les produits se retrouvent dans tous les circuits classiques de la distribution, de la pharmacie, en passant par la GMS, la vente à domicile, par correspondance …, ce qui fait que les magasins BIO sont un peu marginalisés. Néanmoins ils captent les convaincus du BIO, puisque leur offre couvre l’alimentation Bio, les produits de nettoyage BIO, etc… Leur problématique est d’avoir des surfaces de vente où il y ait une offre concurrentielle suffisante, car le consommateur veut pouvoir choisir.


Quels conseils donneriez-vous aux responsables de magasins bio pour optimiser leur référencement ?

Avoir une offre large basée sur des marques BIO exprimant des valeurs de la cosmétique : sécuritaire, efficace, hédoniste, et pas seulement BIO ; avoir une présentation attractive et apporter du vrai conseil aux consommateurs.


Comment, selon vous, optimiser la vente de cosmétiques bio dans ce type d'enseigne ?

Afin d’optimiser la vente de bio-cosmétiques dans ce type d’enseigne, il est nécessaire de présenter un rayon qui fasse envie, plus féminisé et d’apporter un vrai conseil sur le point de vente.
Un grand nombre de marques actuelles diversifient leur distribution. Est-ce une bonne chose selon vous ?
Oui je trouve que c’est une bonne chose. Cela permet  d’avoir une offre plus tournée vers les différents types de consommateurs, et les différents circuits de distribution dont Internet.


Que pensez-vous de la vente de cosmétiques sur Internet ?

C’est une évolution qui semble inéluctable parce qu’elle touche tout type de produit.

Côté ingrédients, la cosmétique bio utilise de plus en plus d'ingrédients high tech bien souvent issus de la biotechnologie. Pensez-vous que ce soit une bonne chose ?

Tant qu’il reste compatible avec le référentiel en vigueur, je n’y vois pas d’inconvénient, car la cosmétique Bio se doit d’évoluer et de rester compétitive face à la demande consommateur, c’est une source d’innovation.


D'après vous, que va changer l'arrivée du label européen ?

Il garantira encore plus de Bio dans le cosmétique et donnera une image encore plus fédératrice dans un marché mondialisé.


Quelle est selon vous la "formule magique" d'un cosmétique bio susceptible de répondre aux attentes du plus grand nombre de consommatrices ?

C’est l’alchimie entre une formule BIO  qui colle à un besoin exprimé par le consommateur ; elle reste à trouver !



Que pensez-vous de cet engouement pour la cosmétique locale Made in France ?

Le Made in France en cosmétique est déjà un gage de qualité et d’innovation à l’étranger. Il faut à la fois soutenir cette industrie sur le territoire mais point trop n’en faire pour garder la crédibilité avec un commerce qui, lui, est international.


Pensez-vous que l'avenir soit aux soins ultra ciblés ou au contraire aux soins ultra polyvalents ?

C’est un point de stratégie de marque, les deux trouvant leur place.


Pour terminer, comment voyez-vous l'évolution du marché des cosmétiques bio à moyen et long termes ?

Le marché Bio va se stabiliser du fait des problèmes économiques, ce qui va aussi lui permettre pendant ce temps de se poser les bonnes questions sur les vraies valeurs du rôle d’un produit cosmétique et de ce que le Bio peut apporter de plus différenciant. Ce marché s’installe durablement et repartira d’autant.

 

Merci à Nicolas Fouchère pour cet interview

 

 

 


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